Mort de Maradona: Platini raconte la folie des déplacements à Naples avec la Juve

Très touché par la mort de Diego Maradona, Michel Platini revient dans L’Equipe de ce jeudi sur la rivalité entre Naples et la Juventus dans les années 80. L’ancien meneur de la Vieille Dame n’a rien oublié de ses voyages dans le sud de l’Italie, sur les terres de l’idole argentine.
Malgré la tristesse et l'émotion, Michel Platini ne peut s’empêcher de sourire lorsqu’il se remémore ses déplacements à Naples dans les années 80. A cette époque, lui et Diego Maradona règnent sur le monde. Les deux stars font les beaux jours de la Juventus et du Napoli en Serie A. Rivalité nord-sud oblige, les duels entre les deux clubs sont âpres, tendus. Le triple Ballon d’Or français n’a rien oublié des chocs volcaniques disputés à San Paolo. Alors que le stade va être rebaptisé stade Diego Armando Maradona, Platini a été fortement marqué par la folie napolitaine lorsque lui et ses équipiers turinois s’apprêtaient à défier la star argentine.
Vespas, insultes et bras d'honneur
"Tu arrivais la veille à l’aéroport de Naples et il y avait déjà 2.000 personnes pour t’accueillir, si l’on peut dire, raconte Michel Platini ce jeudi à L’Equipe. A 13 heures, le jour du match, on quittait notre hôtel de Salerne pour partir au stade, escortés par des centaines et des centaines de vespas conduites par des Napolitains qui te faisaient des bras d’honneur et tout le reste. Ensuite, tu traversais le centre de Naples, où les rues étaient désertes, mais c’était parce que les mamies étaient aux fenêtres pour te faire des gestes obscènes. Enfin tu arrivais au stade, il y avait 80.000 personnes et là c’était presque plus tranquille. Mais il y avait du respect. Diego, par exemple, respectait ses adversaires, il ne provoquait pas."

Le regret de Platini
Michel Platini regrette d’ailleurs de ne pas avoir pu défier son rival avec l'équipe de France en finale de la Coupe du monde 1986. Diminué par une blessure au Mexique, il n’avait pu faire mieux que de guider les Bleus jusqu’en demi-finale (défaite face à l’ex-RFA), tandis que Diego Maradona montait sur le toit du monde quelques jours plus tard. "J’aurais bien aimé être en forme, n’avoir pas joué blessé à la Coupe du monde 1986 et qu’on règle ça en finale, à Mexico. Cela aurait pu faire, un peu, Cruyff contre Beckenbauer en 1974. C’est dommage. J’étais champion d’Italie cette saison-là et j’ai joué tous les matchs blessés. Diego, lui, était parti se préparer très tôt." On connait la suite.
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