Platini : "Le Brésil ne nous aime pas trop…"

Michel, on vous a encore senti ému après votre réélection...
Un peu moins qu’en 2011 (lors de sa première réélection, ndlr). C’était à Paris, au Grand Palais et j’avais toute ma famille et mes amis français qui étaient là. C’était un peu plus émouvant. Et j’avais moins d’expérience. C’est le troisième (mandat), vous verrez au dixième (sourire).
La Coupe du monde 2022 au Qatar aura lieu en hiver. Cela va ressembler au "calendrier Platini" que vous imaginiez il y a quelques années...
Il n’y a pas de calendrier Platini. C’est la FIFA qui fait le calendrier international.
Mais cela peut être une idée pour le football de demain...
Je ne sais pas. C’était un moment important et on aurait pu le faire aussi à partir des Coups du monde au Brésil (2014) ou en Afrique du Sud (2010), qui sont sur d’autres continents. Il y avait des possibilités de changer il y a quelques années pour les trois Coupes du monde qui venaient. On ne l’a pas fait parce que le football européen n’est pas prêt à changer certaines choses. D’ailleurs, vous le voyez, ils râlent tous. C’est à la FIFA de faire le calendrier et son comité exécutif a pris la décision la semaine dernière de jouer la finale le 18 décembre, après quatre semaines de Coupe du monde. Maintenant, il faut discuter sur les dates qui manquent aux associations nationales, la libération des joueurs et le début du Mondial.
La France rencontre le Brésil en amical ce jeudi au Stade de France. Comment expliquez-vous que les Bleus donnent toujours le meilleur face à cette équipe ?
Je ne sais pas pourquoi. Mais le Brésil ne nous aime pas trop parce qu’on les bat toujours. On les a toujours battus, c’est comme ça. Au rugby, les Français perdent contre tout le monde mais ils battent toujours les All Blacks. C’est français. Ils aiment bien battre les plus gros.
« Henry ? On ne peut que l’admirer »
A cette occasion, la FFF va honorer les joueurs qui comptent au moins 100 sélections, et notamment Thierry Henry. Est-ce un joueur que vous appréciez ?
Un joueur qui est centenaire, a été champion du monde, est le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France (51 buts), on ne peut que l’admirer. C’est bien que ces joueurs soient honorés. C’est d’ailleurs une idée de l’UEFA de donner une reconnaissance à tous les joueurs qui ont 100 capes en équipe nationale. A Paris, ce sera beau parce que ce sont des joueurs qui ont été champions du monde et ils vont retrouver le Brésil.
Ce France-Brésil sera aussi une opposition à distance entre Dunga et Didier Deschamps. Quel regard portez-vous sur ces anciens grands joueurs devenus sélectionneurs ?
Si les fédérations française et brésilienne leur ont donné des responsabilités, c’est que ce sont deux grands entraîneurs. Dunga recommence un cycle un peu difficile après ce qui s’est passé au Brésil. La France est sur une voie montante très intéressante, avec l’Euro l’an prochain comme objectif. Après, les entraîneurs seront toujours dépendants des joueurs. Quand Didier voit arriver Varane ou Pobga, ça fait du bien. Sans ça, cela aurait été un petit plus compliqué. Regardons les joueurs et on verra après si les sélectionneurs sont bons.
Vous l’ancien grand spécialiste, comment expliquez-vous qu’on ne marque plus de buts sur des coups francs directs en équipe de France ?
Parce que c’est difficile de marquer des buts sur coup franc. Je vous l’ai toujours dit mais vous ne m’avez jamais cru…