Chelsea: le gouvernement britannique s’agace de l’attitude d’Abramovitch, le processus de vente menacé

Chelsea espérait boucler le dossier cette semaine. Mais le club londonien va sans doute devoir patienter. Selon The Times, Roman Abramovitch refuserait d’accepter la structure de vente proposée par le gouvernement britannique pour le rachat des Blues. De quoi faire planer une sérieuse menace sur le futur proche de l’actuel troisième de Premier League. Contrairement à ses affirmations, l’oligarque d’origine russe n’aurait pas l’intention d’effacer la dette d’1,8 milliard d’euros que lui doit Chelsea. Il souhaiterait que cette dette, contractée par Fordstam (la société mère des Blues) soit remboursée à Camberley International Investments, une opaque société enregistrée à Jersey (une île anglo-normande), qui profiterait à ses enfants.
Mais le gouvernement craint que les fonds ne soient ensuite jamais reversés à une fondation indépendante venant en aide aux victimes de la guerre en Ukraine, comme les sanctions touchant Abramovitch le prévoient. L’homme d’affaires de 55 ans a vu ses actifs gelés par le gouvernement britannique en mars dernier, en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'oligarque a été accusé de "déstabiliser l'Ukraine" via une entreprise manufacturière sous son contrôle, qui aurait fourni de l'acier pour construire des chars russes.
Des intentions différentes de ses déclarations publiques
En conséquence, Abramovitch s’est résolu à se séparer de Chelsea (dont il est propriétaire depuis 2003), en promettant que "le produit net" de la vente du club (estimé à 3 milliards d’euros) serait reversé à une fondation caritative au profit des victimes du conflit en Ukraine. Il a également assuré qu’il ne demanderait pas le remboursement des prêts qu’il a concédé au club anglais.
Mais le gouvernement, qui envisage de bloquer les fonds de la vente sur un compte séquestre avant de les transmettre à la fondation, le soupçonne de ne pas avoir l’intention de respecter ses engagements publics. S’il exigeait que Fordstam rembourse sa dette auprès de Camberley International Investments, cela constituerait une violation des sanctions dont il fait l’objet. "Le gouvernement craint très sérieusement que l’accord s’effondre et que Roman Abramovitch soit finalement disposé à laisser Chelsea couler", résume une source gouvernementale au Times.
Le rachat du consortium mené par Todd Boehy bloqué
Dans ces conditions, la vente de Chelsea pourrait prendre plus de temps que prévu. Voire être carrément annulée. Au point de mettre en péril l’avenir proche du club. Le consortium mené par Todd Boehly, co-propriétaire des Los Angeles Dodgers (baseball), serait entré récemment en négociations exclusives avec la banque d’affaires Raine afin de conclure le rachat.
D’autres candidats se sont également manifestés. Mais l’attitude d’Abramovitch bloquerait tout pour le moment. En attendant, les sanctions empêchent les Blues de se montrer actifs, de signer le moindre contrat et de préparer la saison prochaine sereinement.