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Manchester City: la rencontre entre le propriétaire du club et Bachar al-Assad fait polémique

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Le président syrien Bachar al-Assad était en visite officielle vendredi aux Émirats arabes unis, où il a notamment croisé le cheikh Mansour, propriétaire de Manchester City depuis 2008 et vice-Premier ministre des EAU. La rencontre est très mal passée en Angleterre, notamment du côté des parlementaires britanniques.

C'est une rencontre qui pourrait faire date, autant dans l'histoire des relations syro-émiraties que dans celle de Manchester City. Vendredi, Bachar al-Assad était en visite officielle à Abu Dhabi, pour y rencontrer les représentants des Émirats arabes unis. Lors de cette rencontre, le président syrien y a notamment croisé le cheikh Mansour, propriétaire de Manchester City.

Les images de cette visite officielle ont rapidement fait grand bruit en Angleterre. Si Bachar al-Assad, président depuis 2000 et qui a fait subir au peuple syrien une guerre civile qui a fait près de 500.000 morts, s'est rendu aux Émirats, c'est qu'il poursuit son processus de normalisation au Moyen-Orient.

Depuis 2018, certains pays de la région retrouvent des relations plus apaisées avec la Syrie, quitte à envisager de réintégrer le pays d'Al-Assad à la Ligue arabe, au grand dam des États-Unis et des associations de défense des droits humains. La présence du cheikh Mansour au cours de cette réunion politique a provoqué l'ire de plusieurs parlementaires et personnalités politiques britanniques.

Une rencontre "hautement préoccupante"

Nombre d'entre eux se sont émus ces dernières heures de cette rencontre à Abu Dhabi. Clive Efford, membre du comité "Digital, Culture, Média et Sports" a souligné que cette rencontre entre le propriétaire de Manchester City et Al-Assad est "hautement préoccupante".

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué de son côté que cette rencontre "sape les perspectives" de paix en Syrie, alors que le conflit, débuté en 2011, se poursuit dans certaines zones, notamment dans le nord-ouest du pays. Cette rencontre entre Mansour et Al-Assad relance également les débats sur certains propriétaires de clubs de Premier League.

Les propriétaires des clubs de Premier League scrutés de près

Chelsea est ainsi au cœur d'une tempête alors que Roman Abramovich est visé par de lourdes sanctions mises en place à son encontre par le gouvernement britannique. "Qu'est-ce que les gens ne comprennent pas? Il y a une forme de barbarie, de meurtre continu en Syrie, guidé par Al-Assad, et maintenant Poutine fait exactement pareil de manière barbare avec une agression contre des innocents en Ukraine. Et certains veulent rencontrer ces brutes?", s'est insurgé le parlementaire Chris Bryant.

La Premier League est encore loin de sanctionner Manchester City et son propriétaire pour cette rencontre avec le président syrien, même si les relations entre les Émirats arabes unis et la Syrie se réchauffent avec cette première visite officielle de Bachar al-Assad dans un pays du Moyen-Orient depuis 2011.

Les dirigeants du championnat anglais savent pertinemment qu'en cas de sanctions à l'encontre de City, ils devront également se pencher sur d'autres cas, comme celui de Newcastle: le club a été racheté en octobre dernier par le fonds d'investissement du royaume d'Arabie saoudite. Un rachat qui avait été une première fois rejeté par la Premier League à l'été 2020, car le Public Investment Fund ne répondait pas aux critères du Premier League's Owners' and Directors' Test.

DM