Pourquoi Liverpool ne décolle pas

Un mercato globalement raté
Cet été, Jürgen Klopp avait ciblé trois recrues prioritaires: Mohamed Salah, Naby Keita et Virgil van Dijk. Seul l'Egyptien porte le maillot des Reds. Le second a bien signé, mais ne rejoindra la Mersey que la saison prochaine, tandis que le défenseur néerlandais a été bloqué par Southampton. Si Salah a vite apporté une grande plus-value à l'équipe (quatre buts en Premier League et autant en Ligue des champions), les autres recrues sont décevantes. Le latéral gauche écossais Andrew Robertson joue très peu et Alex Oxlade-Chamberlain, pourtant acheté 38 millions d'euros, se contente d'entrées en jeu assez quelconques. Klopp, qui n'a pas voulu activer de plans B à Keita et Van Dijk, doit nourrir quelques regrets.
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Coutinho et Mané, le poids des absents
Cela a été l'un des feuilletons de l'été. Il a finalement accouché d'un statu quo, mais cela a empoisonné le début de saison de Liverpool. Désireux de rejoindre le Barça, Philippe Coutinho est finalement resté chez les Reds. Mais il a été absent durant plus d'un mois, officiellement en raison d'une blessure au dos, officieusement pour forcer son départ. Le "petit magicien" n'a donc joué que quatre rencontres de Premier League et a vite prouvé qu'il était indispensable à son équipe (deux buts et une passe décisive).
Avec son Brésilien dès la première journée, Liverpool serait sans doute quelques places au-dessus. Avec Sadio Mané aussi. Expulsé lors de la 4e journée contre Manchester City, l'ailier sénégalais a été suspendu trois matchs. Dur, mais pas autant que la blessure qu'il a contractée lors de la dernière trêve internationale et qui devrait le tenir éloigné des terrains pendant six semaines. "Il y a un problème de finition, notamment à domicile, souligne Damien Comolli, ancien directeur sportif des Reds (2010-2012) et consultant pour SFR Sport. Sturridge semble avoir décroché mentalement et l'absence de Mané, le meilleur joueur, fait extrêmement mal."
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Une défense toujours friable
C'est un point faible que ni Brendan Rodgers, ni Jürgen Klopp, n'ont réussi à corriger. Si Liverpool peut marquer à n'importe quel moment, il n'est jamais non plus à l'abri d'encaisser un but. En huit matchs de championnat, les Reds ont encaissé 12 buts, soit 1,5 par match. C'est plus que City (4), United (2) et Tottenham (5) réunis. Symbole de cette fébrilité, Dejan Lovren. Capable de museler Romelu Lukaku le week-end dernier, l'ancien Lyonnais peut aussi complètement s'oublier et commettre de grosses erreurs. Même s'il est revenu à un meilleur niveau, Alberto Moreno n'apporte pas non plus toutes les garanties dans le couloir gauche.
"Ils prennent beaucoup de buts par l'axe, quelle que que soit la combinaison entre Lovren, Matip et Klavan, souligne Comolli. Ces faiblesses sont exposées par les autres équipes, qui transpercent la défense axiale. Le commentaire de Klopp sur Kalilou Koulibaly et Davinson Sanchez, où il dit qu'il les a regardés 500 millions de fois et qu'il n'a pas voulu les recruter, m'a interpellé." Pendant ce temps-là, Virgil van Dijk est toujours à Southampton…
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Faible contre les "faibles"
Le scenario se répète quasiment à chaque fois. Lorsque Liverpool affronte une équipe censée être inférieure et regroupée devant son but, il se prend les pieds dans le tapis. Contre Burnley (1-1) ou le Spartak Moscou (1-1), les Reds ont eu la possession du ballon, ont largement dominé mais n'ont pas réussi à gagner. Un manque de réussite, mais aussi les limites du plan de jeu de Klopp.
"Le style de Klopp est de presser, récupérer le ballon haut et avoir une transition offensive rapide. Mais quand les adversaires ne sortent pas, c'est très difficile, analyse Comolli. Il y a une déficience dans les attaques placées, mais il n'y avait pas Coutinho en août, Lallana est blessé et Mané a raté beaucoup de matchs, donc il y a des circonstances atténuantes".
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