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Premier League: de nouveaux documents accusent Manchester City de tricher sur son financement

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Le média allemand Der Spiegel met en lumière des liens financiers étroits et douteux entre le club de Manchester City et le pays de son propriétaire, les Emirats arabes unis.

Des propriétaires des clubs de Premier League dans l’œil du cyclone. Alors que l’oligarque russe Roman Abramovich a dû prendre ses distances avec Chelsea, le cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan, patron de Manchester City, pourrait lui aussi être inquiété dans les mois à venir. Si son club ne compte pas ses dépenses pour acheter les plus grands joueurs de la planète, il est aussi très généreux pour s’offrir les services des meilleurs avocats du Royaume-Uni. Objectif, se défendre de la meilleure des façons face aux accusations concernant ses pratiques commerciales.

Selon une enquête du média allemand Der Spiegel qui a eu accès à des documents confidentiels via les Football Leaks, City a enfreint les règles en payant des millions d’euros de commissions à des agents de joueurs. L’actuel leader de Premier League a également mis en place un deal secret qui lui a permis de signer des joueurs mineurs, contre le respect des règles en vigueur.

Le cheikh Mansour, propriétaire de Manchester City en 2011
Le cheikh Mansour, propriétaire de Manchester City en 2011 © AFP

Le rôle flou du président Khaldoon Al Mubarak

Le propriétaire de City, le cheikh Mansour, membre de la famille royale d'Abu Dhabi, a dépensé plus de 1,7 milliard d’euros depuis dix ans. Des dépenses pharaoniques dont le but serait, à travers le football, de donner une image positive des Emirats arabes unis. Aux Emirats arabes unis, on assure que la société Abu Dhabi Group Investment & Development (ADUG) qui détenait Manchester City jusqu’à l’an passé avant d’être transférée vers une autre firme du Cheikh Mansour, lui appartient à titre purement privé et qu’elle n’a aucun lien avec le gouvernement des Emirats arabes unis.

Pourtant, des documents des Football Leaks révèlent que certains paiements ont été compensés par l’Emirat. L'Executive Affairs Authority (EAA), une agence gouvernementale d'Abu Dhabi axée sur l'orientation stratégique, gèrerait les comptes appartenant à l'ADUG. Son chef n’est autre que Khaldoon Al Mubarak, président de Manchester City. Il aurait validé les flux financiers contrôlés par le gouvernement avec le club anglais. Les demandes de paiement des frais de commissions pour des agents ont ainsi été envoyées à l’avocat de l’EAA.

D’après certains échanges de mails du club, l’ADUG était prêt à prendre en charge les frais de formation liée au transfert de Brahim Diaz de Malaga à City en 2013, tout en souhaitant dissimuler son implication. Si Man. City a déjà été épinglé par l’UEFA dans le cadre du Fair play financier, il a été blanchi en 2020 par le Tribunal arbitral du sport. Ni City, ni l’EAA n’ont fait de commentaire sur ces allégations.

ABr