Premier League: "Je suis le dernier homme debout dans ce monde de fou", ironise Klopp après la valse des entraîneurs

Il ne fait pas bon être entraîneur par les temps qui courent, le métier est de plus en plus rongé par la précarité. L’hécatombe observée en Ligue 1 en début de saison s’est propagée à l’Angleterre. Scott Parker, Thomas Tuchel, Bruno Lage, Steven Gerrard, Ralph Hasenhüttl, Frank Lampard, Jesse Marsch, Nathan Jones, Patrick Vieira, Antonio Conte, Brendan Rodgers puis Graham Potter: douze entraîneurs ont perdu leur poste cette saison. Qui sera le prochain ? Interrogé sur sa propre situation, Jürgen Klopp a bien compris de quoi il était question en réalité.
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"L'éléphant dans la pièce (ndlr, une expression qui renvoie à un sujet dont tout le monde est conscient mais que personne ne veut évoquer pour ne pas créer le malaise) de votre point de vue, est peut-être la raison pour laquelle je suis encore assis ici, dans ce monde de fou. Le dernier homme debout", a-t-il plaisanté. Il faut dire que le technicien allemand fait figure d’exception. En poste depuis 2015, Klopp s’accroche à son siège malgré les résultats décevants (Liverpool est 8e de Premier League, éliminé de toutes les autres compétitions) et le tourbillon de critiques qu’il essuie chaque semaine.
"Les choses peuvent mal tourner"
"Je suis conscient du fait que je suis assis ici en raison de ce que nous avons accompli par le passé, certainement pas grâce à ce que nous avons fait cette saison", a-t-il remarqué avec beaucoup de lucidité. "Si c'était ma première saison, ce serait un peu différent. Nous avons des propriétaires intelligents qui connaissent la situation, mais cela ne veut rien dire d'autre", a-t-il cependant relativisé. Jürgen Klopp a également rendu hommage à ses deux confrères Graham Potter et Brendan Rodgers, dont les départs ont fait suite à ceux d'Antonio Conte (Tottenham) et de Julian Nagelsmann (Bayern Munich), eux aussi limogés ces derniers jours.
"C'est une semaine étrange... Conte, Nagelsmann, et maintenant ces deux-là. La saison entre dans sa phase décisive et les gens ont peur de ne pas atteindre leurs objectifs. Je ne les connais pas bien, mais je les respecte beaucoup, je les aime tous les deux. Ce sont des gens bien, des managers fantastiques. Mais il n'en reste pas moins que les choses peuvent mal tourner et que les décideurs du club doivent changer. Nous acceptons tous cet aspect des choses. Pour ces quatre personnes, l'avenir de la gestion du football est encore brillant. Ce n'est pas un désastre, mais une situation qu'ils n'apprécient probablement pas."