Style, stats, punchlines,… qui gagne le duel Mourinho-Guardiola pour l’instant ?

José Mourinho et Pep Guardiola - AFP
Classement
Là, c’est le grand écart. Après neuf journées de Premier League, City occupe la première place avec 20 points et grâce à une meilleure différence de buts qu’Arsenal et Liverpool. Les hommes de Guardiola ont démarré fort, avec six victoires d’affilée, mais marquent un peu le pas depuis, avec une défaite à Tottenham (2-0) et deux nuls. C’est quand même largement mieux que le voisin de United, seulement septième avec 14 points. Les Red Devils avaient aussi bien commencé, avant que tout ne s’effrite. Le dernier match, à Chelsea, a même tourné à l’humiliation (4-0).
Avantage Guardiola
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Statistiques
Si City marque un peu le pas depuis trois matchs, les statistiques sont tout de même impressionnantes. Après neuf journées, l’équipe de Guardiola possède la meilleure attaque du championnat avec 20 buts (à égalité avec Liverpool) et la deuxième meilleure défense (9 buts encaissés, soit un de plus qu’Everton). United présente un bilan plus « équilibré », avec 13 buts marqués (6e attaque) et 12 encaissés, soit autant que… Bournemouth et Crystal Palace. Le seul domaine où MU domine son voisin, c’est le nombre de clean sheets : trois pour United, un seul pour City.
Avantage Guardiola
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Style
Les deux entraîneurs n’ont pas mis longtemps à poser leur patte sur leur équipe. Mais l’une des philosophies marche pour le moment un peu mieux que l’autre. Comme lorsqu’il est arrivé au Bayern Munich, Guardiola a façonné l’équipe à sa guise, prônant la possession et les passes courtes, quitte parfois à se passer d’un pur avant-centre. En championnat, City est ainsi l’équipe qui marque le plus depuis l’intérieur de la surface (18 buts sur 20) et la troisième qui fait le plus de passes (5238). C’est beaucoup plus que United (4521), dont le collectif est encore loin d’être huilé. La défense bat de l’aile, Pogba n’a pas encore trouvé sa place et l’animation offensive est parfois proche du néant. Parfois perceptible, comme lors du nul arraché à Liverpool (0-0), le style Mourinho n’a pas encore pris à MU. Le temps presse.
Avantage Guardiola
Meilleure punchline
On ne va pas se mentir, les deux hommes nous avait habitués à beaucoup mieux dans ce domaine. Mais depuis leur arrivée sur les bancs des deux Manchester, Guardiola et Mourinho se tiennent plutôt tranquilles. Le niveau de leurs punchlines est donc plutôt bas. La meilleure de Guardiola ? Une réponse à une critique sur son style de jeu : « En sept ans, j’ai gagné 21 titres. Désolé mon gars, mais j’ai gagné 21 titres en sept ans. Ça fait trois titres par an en jouant comme ça. Si tu crois que je vais arriver et qu’en trois mois tout va marcher, qu’on va gagner 4-0 au Camp Nou, non. Je suis bon, mais pas assez. Je ne vais pas changer. » Même sujet d’énervement chez Mourinho, mais réponse un poil plus cinglante : « Je sais que le monde est plein d’Einstein. Ils ont essayé d'effacer l'incroyable histoire du club de Manchester United et de se focaliser sur une mauvaise semaine avec trois mauvais résultats. Mais c'est le nouveau football, c'est plein d'Einstein ».
Avantage Mourinho (mais de peu)
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Relation avec les joueurs
Pour Guardiola ou Mourinho, les débuts ne sont pas totalement idylliques dans leur relation avec les joueurs. A City, l’Espagnol a poussé dehors Joe Hart, un historique du club, car il ne correspondait pas à son style de jeu. Yaya Touré est quant à lui mis au placard et Sergio Agüero est parfois poussé sur le banc, comme lors du match à Barcelone. Trois cas, mais pas des moindres, qui tranchent avec le reste de l’effectif, plutôt fan des méthodes « guardiolesques ». A United, là aussi l’entraîneur a quelques gros dossiers individuels à gérer. Capitaine en début de saison, Wayne Rooney n’est désormais plus qu’un remplaçant, comme Juan Mata ou Henrikh Mkhitaryan, pourtant acheté 42 millions d’euros cet été. Etre sur le banc, Bastian Schweinsteiger en rêverait presque, puisque l’Allemand est complètement snobé par Mourinho. Ça fait quand même beaucoup.
Avantage Guardiola (là non plus, il n’y pas la ligne droite de Longchamp)
Verdict
Comme au classement, Pep Guardiola est pour le moment assez loin devant José Mourinho. Si le Portugais assure toujours qu’il faut attendre la deuxième saison pour que son équipe ait totalement assimilé ses méthodes et donne sa pleine mesure, une victoire ce mercredi dans le derby semble indispensable. Sinon, United sera vraiment en crise. Et Guardiola aura vraiment fait le break dans son duel avec son meilleur ennemi.