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PSG: pas de condamnation de beIN Sports pour "harcèlement moral" mais près de 340.000 euros pour l'ancienne assistante de Nasser-al-Khelaïfi

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Comme le révélait Le Parisien en novembre 2022, une ancienne assistante de Nasser Al-Khelaïfi avait décidé de saisir le conseil des prud'hommes pour licenciement illégal et harcèlement moral. Des accusations rejetées par la justice aujourd'hui, même si le groupe devra tout de même verser une somme importante à la plaignante. 

La décision est tombée ce soir à Paris. Le conseil des prud'hommes a rejeté les accusations de harcèlement moral de Madame Amina Tajaddine, ancienne assistante de Nasser Al-Khelaïfi, licenciée le 12 février 2022, dix ans jour pour jour après son entrée dans le groupe beIN  Sports. Mais il a tout de même condamné beIN Sports à verser une somme importante à la plaignante en dédommagement du travail effectué et non-rémunéré.

Dans une interview accordée au Parisien, elle révélait avoir été pendant sept ans "son ombre, sa nounou, sa sœur (...) C'était 24h/24, 7 jours/7 (...) J'étais un soldat, toujours en première ligne. Ces dix années m'ont semblé n'avoir même pas duré un an tellement c'était intense (...) Ça m'arrivait de laisser ma fille pleurer pour répondre à un appel ou un mail urgent (...) Il était impensable que mon téléphone soit coupé. La pression était énorme. Je n'avais pas le droit à l'erreur". Elle avait donc décidé de saisir la justice pour "licenciement sans cause réelle ou sérieuse".

L'accusation de harcèlement moral non-retenue par la justice

Le conseil des prud'hommes a aujourd'hui rendu sa décision en annonçant que le groupe beIN Sports avait "valablement licencié" Madame Tajaddine et que les accusations de harcèlement moral ne sont pas recevables. Le média devra malgré tout verser près de 340.000 euros d'heures supplémentaires et autres compensations de congés payés accumulés depuis sa prise de fonction.

"Nous sommes ravis que le Conseil de prud’hommes ait statué en notre faveur, validant pleinement le bien-fondé du licenciement de Mme Tajaddine, et rejetant ainsi toutes les demandes formulées au titre de la prétendue nullité de celui-ci, ou encore au titre d’un prétendu harcèlement moral. Depuis des années, beIN Sports et sa direction font l'objet d'allégations totalement infondées et délibérément exagérées, ainsi que d'une campagne de dénigrement et de diffamation médiatique parfaitement orchestrée par des auteurs peu scrupuleux, et parfois accompagnée de chantage ou de documents et témoignages falsifiés" a déclaré Charles Mathieu, associé de DAEM et avocat de beIN Sports.

De leur côté, les avocats de la plaignante se réjouissent de la décision d'indemniser leur cliente pour le travail effectué et non rémunéré. "Nous avons une analyse totalement différente. Notre cliente est ravie et très émue. C'est une victoire sur les chiffres. Le conseil ne retient pas le harcèlement moral. Dont acte. Mais son ex-employeur est condamné à l'indemniser de tout le travail colossal qu'elle a fait et pour lequel elle n'avait pas été payée. La condamnation est assortie de l'exécution provisoire. On va désormais réfléchir pour savoir si on va plus loin et si on fait appel", expliquent-ils dans les colonnes de L'Équipe.

AP