
Qatar 2022 – Blatter, responsable mais pas coupable

Sepp Blatter - -
Mieux vaut tard que jamais. Le patron de la FIFA Sepp Blatter a enfin reconnu que l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar était « une erreur » lors d’un entretien à la télévision suisse. C’est peu dire tant cette organisation est controversée et accumule les scandales depuis son officialisation en 2010. Forts soupçons de corruption, mort de travailleurs immigrés sur les chantiers des stades, des footballeurs sous contrat retenus contre leur gré sans être rémunérés…
Pour couronner le tout, Blatter n’a toujours pas officiellement tranché sur le problème d’un Mondial 2022 se déroulant l’été (alors même que la population locale quitte le pays en raison des fortes températures) ou l’hiver (entraînant un véritable chambardement du calendrier du football mondial, notamment européen). Le dossier illustre non seulement l’incapacité du Suisse à gérer l’instance suprême du ballon, mais aussi sa volonté tenace de garder son siège depuis 16 ans et son goût trop prononcé pour l’argent.
Des « pressions de la France et de l'Allemagne »
Ne comptez d’ailleurs pas sur le vieil homme de 78 ans pour s’excuser d’avoir écorné un peu plus l’image de la FIFA. « Vous savez, tout le monde commet des erreurs dans la vie », plaide-t-il, visiblement pas gêné d’avoir des morts sur la conscience. La sortie médiatique est calculée, les prochaines élections présidentielles de la FIFA se tenant l’année prochaine. Elle intervient surtout deux jours après la publication d’un rapport présentant la candidature du Qatar comme la moins aboutie par rapport à celles des candidats de l’époque (Australie, Angleterre, Pays-Bas-Belgique, Japon, Corée du sud, Russie, Etats-Unis, Espagne-Portugal).
Le candidat Blatter est donc entré en compagne, sans doute contre Michel Platini qui pourrait se présenter officiellement cet été. « Je ne dirai jamais qu'ils (les Qataris) ont acheté (le Mondial), mais il y avait une pression politique, venant aussi bien de France que d'Allemagne, lâche-t-il. On sait très bien que des grandes maisons françaises et des grandes maisons allemandes travaillent au Qatar ». Une ligne de défense de mauvaise foi, à l’image du président de la FIFA.