Ribéry-Benzema, année pourrie

L’un était le roi de Munich, l’autre un néo-galactique à Madrid. C’était il y a un an. Depuis, les deux joueurs ont vécu une saison catastrophique, entre blessures, méforme et affaire Zahia, pour laquelle ils ont été mis en examen ce mardi. Retour sur une année galère.

L’été, saison de la rédemption pour les footballeurs sur la sellette. Ils préparent la nouvelle saison avec l’espoir d’oublier la précédente et de rebondir. Pour Franck Ribéry et Karim Benzema, amis dans la vie, ce souhait n’a pas fait long feu. Ce mardi, le juge d’instruction parisien André Dando les a mis en examen pour « sollicitation de prostituée mineure » dans le cadre de l’affaire Zahia. Les deux internationaux français risquent 3 ans de prison ferme et 45 000 € d’amende pour avoir eu des relations sexuelles en 2008 et 2009 avec la désormais célèbre prostituée Zahia D.

La sale année continue donc. Pour Ribéry, elle atteint son paroxysme cinq semaines après le fiasco de Knysna. En Afrique du Sud, l’enfant (capricieux) de Boulogne-sur-Mer, à côté de la plaque sur le terrain, a participé à la fameuse grève du 20 juin, dans le bus de la honte. Le Ti’Franck du Mondial 2006, adoubé par Zinedine Zidane et jamais avare d’une bonne blague, n’est plus.

Place à « Francky le caïd » qui intimiderait Yoann Gourcuff… et surtout bafouille son football. A l’été 2009, il ne faisait pas la Une des rubriques people et faits divers, mais plutôt celle des transferts. « C’est décidé, je veux partir. Ce sera le Real Madrid ou rien », menaçait l’ancien Marseillais. Le Bayern Munich lui oppose une fin de non-recevoir. Déçu, il se fait une raison, mais enchaîne ensuite les blessures pour ne revenir vraiment dans le rythme qu’au printemps… pile au moment où l’affaire Zahia éclate.

Visiblement marqué, Ribéry est expulsé quelques jours après en demi-finale de Ligue des champions contre Lyon. Le Bayern fait corps autour de lui. Une attitude qui plaît à un joueur qui fonctionne à l’affectif. Il prolonge son contrat jusqu’en 2015, en mai, avec à la clé une juteuse revalorisation (10 millions d’euros brut par an). Ce sera son seul lot de consolation cette saison.

Un comportement déconcertant

Lorsque Karim Benzema quitte l’Olympique Lyonnais pour rejoindre le grand Real Madrid, il n’imaginait pas vivre un tel enfer. L’attaquant français, débauché pour 35M€, sort de deux saisons pleines (54 buts marqués toutes compétitions confondues) avec son club formateur et frappe à la porte des titulaires en équipe de France. Ronaldo lui rend visite à Madrid. La rencontre doit sceller son entrée dans la cour des grands attaquants de ce monde. Un an après, l’état de grâce est terminé. Benzema a vécu la majeure partie de sa première saison chez les Merengue sur le banc de touche, à regarder Gonzalo Higuain empiler les buts. Touché par une pubalgie, il s’en sort avec des statistiques moyennes (8 buts en 27 matchs).

Raymond Domenech décide de se passer de lui pour la Coupe du monde. Officiellement ? Un choix sportif. Officieusement ? Le sélectionneur craint que le comportement de Benzema ne génère des conflits au sein du groupe. Ses déclarations sidérantes sur son manque de motivation lors d’un match de qualification face à la Roumanie n’ont rien arrangé. Son réveillon agité à la Réunion non plus…

Ce mercredi, le Real Madrid a renouvelé son soutien entier au Français. Le Bayern a fait la même chose pour Ribéry. Reste à savoir quelle attitude adoptera le nouveau sélectionneur, Laurent Blanc, vis-à-vis des deux mis en examen. Roselyne Bachelot et Rama Yade avaient déclaré fin avril qu’un joueur dans cette situation ne pouvait porter le maillot de l’équipe de France. Une telle décision ne ferait qu’ajouter un nouveau chapitre au roman noir de Benzema et Ribéry. En attendant un procès en correctionnelle ?