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Riolo: "Paris et Lyon loin du compte…"

Daniel Riolo

Daniel Riolo - RMC Sport

Retour sur les prestations de nos 2 clubs en LDC…

Il fallait être sourd, aveugle, les deux, pour croire que le problème Ibra allait rester sans conséquences. Le PSG en garde sous le pied, plus fort que l’an passé, on va voir ce qu’on va voir quand le gros test va arriver : Balivernes. On a vu et ce n’est pas vraiment une surprise. Croire qu’on peut appuyer sur un bouton et mettre de l’intensité, du rythme quand on ne fait pas ça au quotidien, c’est bidon.

Je ne reviens pas sur le rôle d’Ibra, j’ai tout dit. Mais Blanc nous a donné un élément de sa réflexion hier soir. Il attend le retour en forme. C’est peu, mais pour une fois qu’il en parle. La patience donc. Pourquoi pas. Mais dans le vestiaire, la patience est à bout. Pastore était très en colère après le match. Cavani et Di Maria ne comprennent pas et le doute gagne tout le monde. La concurrence dans un club ambitieux, c’est normal. Il faut vivre avec. L’injustice, c’est différent. Le traitement particulier, le privilège est accepté si le bénéficiaire est indiscutable, s’il fait gagner. Les joueurs ne sont pas aveugles. Ils savent que l’an dernier devant le Barça au Parc, Ibra était absent. Ils savent qu’à Chelsea, ils n’ont pas eu besoin de lui pour l’exploit. Ils savent lire les chiffres de ses performances en LDC. Aujourd’hui, Blanc est face à ce problème et il doit le résoudre. Une chose est sûre, le vestiaire n’aura pas la patience d’attendre le fameux « retour en forme ». Le traitement de faveur n’est plus toléré.

A Lyon, le vestiaire est tout aussi tendu. On ne dira jamais assez à quel point l’été a été dur à supporter pour le groupe. Le recrutement, les statuts, les augmentations de salaires : ça ne passe pas. Il faut comprendre, car c’est une chose essentielle, que le salaire est une donnée fondamentale dans un vestiaire. Il permet de se situer, de savoir qui est qui. Après, il faut sur le terrain montrer qu’on le mérite, sinon le regard des autres change vite. Aulas, qui monte au créneau dès aujourd’hui pour, comme par hasard, évoquer à demi-mot le sujet, le sait. Le statut de Valbuena, le cas Lacazette, l’arrivée de Beauvue, de Yanga-Mbiwa, rien n’est digéré. Aulas se cache derrière l’absence de Fekir. C’est un leurre. Le prétexte facile pour le supporter indulgent. Il ne s’agit pas de minimiser l’absence, juste de dire qu’entre ça et le rendement de l’équipe, il y a une nette inadéquation. Le vestiaire est en souffrance et c’est le souci numéro 1 de Fournier… où d’Aulas.

Les conséquences des problèmes rencontrés par ces deux clubs ne sont pas les mêmes. Le PSG ira en 8e de finale et peut espérer un tirage lui permettant de faire aussi bien que la saison dernière. Blanc peut résoudre le problème en prenant des décisions qui relèvent d’un management basique. Pour Lyon, c’est plus compliqué. L’objectif va vite se recentrer sur la 2e place. Revenir en LDC est clairement capital. Il va donc falloir d’abord éviter la saison cata hors podium. Un retour à la normale pas envisagé aussi vite. Pour le clinquant, il faudra repasser.

Daniel Riolo