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Stade de France: la concession non prolongée après 2025, une vente pas exclue

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L'Etat, qui détient le Stade de France, a fait savoir qu'il n'entendait pas prolonger la concession d'exploitation du consortium formé par Vinci et Bouygues après 2025.

Quel avenir pour le Stade de France? Le ministère des Sports a annoncé ce vendredi que l'État, propriétaire de l'enceinte sportive située à Saint-Denis, n'avait pas l'intention de prolonger la concession d'exploitation accordée au consortium Vinci-Bouygues au-delà du 30 juin 2025, date de fin de ce contrat de 30 ans souvent considéré comme étant un gouffre financier pour les finances publiques. Le gouvernement a également exprimé le souhait que les fédérations françaises de football et de rugby soient plus impliquées dans la gestion du stade doté de 80.000 places.

Un contrat coûteux pour l'État

L'actuel contrat de concession d'exploitation est détenu à 66,7% par Vinci et à 33,3% par Bouygues. Il avait été conclu en avril 1995, sous l'impulsion de l'État, pressé à l'époque par les délais de construction en vue du Mondial 1998. L'enceinte avait finalement été inaugurée cinq mois avant le début de la compétition. Au final, l'État a investi 191 millions d'euros sur les 361 nécessaires pour le stade.

Seulement, Vinci et Bouygues avaient obtenu d'importantes garanties pour limiter les risques d'exploitation. Alors que le Stade de France générait entre 1998 et 2010 des bénéfices supérieurs à ce qui était prévu, l'État a été contraint d'indemniser les deux concessionnaires d'environ 200 millions d'euros en raison de l'absence de club résident. En parallèle, les fédérations de football et de rugby étaient montées au créneau en 2013 pour obtenir de meilleurs pourcentages sur les recettes des matchs.

La FFF et la FFR au premier plan?

En l'état actuel, la gestion du stade sera donc à la charge totale de l'État à compter du 1er juillet 2025. Le ministère des Sports a toutefois annoncé qu'une "mise en concurrence" serait "probablement lancée en 2022". Cependant, aucune indication sur le futur modèle de gestion n'a été donnée. "Nous ne sommes pas dans l'urgence", a déclaré la ministre Roxana Maracineanu lors d'une point presse qui portait sur la présentation de son budget 2020. 

Une implication renforcée des fédérations pourrait signifier que celles-ci s'occupent pleinement de la programmation des événements sportifs, de la billetterie et des animations. "À l'instar des autres stades européens, l'optimisation économique du Stade de France passera à l'avenir par une meilleure implication des organisateurs d'événements sportifs à la gestion du Stade de France", souligne ainsi le ministère. Cela pourrait par exemple impliquer que les différentes équipes de France y jouent tous leurs matchs.

Aucune offre pour une vente

Une réflexion devra également être menée avec l'industrie du spectacle, le Stade de France accueillant régulièrement des concerts de grande envergue. Le gouvernement devra aussi se pencher sur l'épineuse question de la rénovation de cette infrastructure, dont la durée de vie restante est estimée à 30 ans.

L'idée d'une vente après la fin de la concession circule depuis plusieurs années et n'est d'ailleurs pas exclue par Roxana Maracineanu. Cette solution était recommandée fin 2018 par un rapport de la Cour des comptes, estimant la valeur du Stade de France à environ 600 millions d'euros. Mais aucun potentiel acheteur ne s'est formellement manifesté pour le moment, comme l'explique le cabinet du ministère des Sports: "Pour l'instant, il n'y a pas eu d'offre".

Julien Absalon