RMC Sport mercato

Mercato: Ben Arfa est-il vraiment une bonne affaire?

placeholder video
Toujours sans club depuis la fin de son contrat au PSG en juin dernier, Hatem Ben Arfa affole la fin de mercato et dispose toujours d’une belle cote malgré un temps de jeu famélique ces deux dernières saisons et une préparation incertaine. Le joueur, qui peut prétendre à un très gros salaire, est-il vraiment un bon coup?

On peut avoir soufflé une bougie pour célébrer un an sans jouer et toujours disposer d’une belle cote sur le marché des transferts. C’est le cas de Hatem Ben Arfa (31 ans), libre depuis la fin de son contrat avec le PSG en juin dernier et courtisé par plusieurs clubs. Rennes et Nice et d’autres équipes européennes sont à l’affût pour s’attacher les services de l’international français (15 sélections, 2 buts). Si l’ancien Lyonnais et Marseillais conserve une aussi belle cote, c’est avant tout en raison de son talent qui a subjugué tous les joueurs qu’il a croisés. Mais aussi pour son passage abouti à Nice en 2015-16. Cette année-là, il avait inscrit 17 buts en 34 matchs de L1 après avoir rejoint le Gym comme joueur libre. 

Une saison canon qui lui avait ouvert les portes de l’équipe de France et du PSG l’été suivant. La suite a été plus compliquée pour "HBA" avec 32 matchs disputés en 2016-17 puis sa mise au placard, officieusement pour insubordination (une blague auprès de l’émir du Qatar sur Nasser Al-Khelaïfi serait très mal passée aux yeux de ce dernier). Son dernier match officiel remonte donc à un quart de finale de Coupe de France face à Avranches (victoire 4-0 avec un doublé de Ben Arfa), le 5 avril 2017. Il a célébré cette date avec humour un an plus tard en soufflant une bougie. 

Rothen: "Il a fait les entraînements à bloc mais..."

Voilà où en est celui qui a aussi enchainé des passages anonymes en Angleterre (Newcastle, Hull City), agrémentés de quelques coups d’éclat légendaires. Le doute subsiste donc sur son état de forme même si le joueur a régulièrement posté des vidéos sur les réseaux sociaux où il met en scène sa préparation physique.

"Il s’est entrainé avec le PSG et je pense qu’il a cette conscience professionnelle, confie Jérôme Rothen, membre de la Dream Team RMC. J’ai eu des échos et je peux vous dire qu’il a fait les entrainements à bloc. Il savait que les dés étaient pipés et qu’il ne jouerait jamais dans tous les cas. Il les a faits à bloc mais ce ne sont que des entrainements et des oppositions. Et ce n’est pas ça qui te fait garder le rythme du match. Qu’il signe à Nice à Rennes, il ne faudra pas s’attendre à ce que Ben Arfa fasse des différences énormes dès le mois de septembre. Ça viendra sur le long terme parce qu’il a du talent."

Deux ou trois mois avant d’être opérationnel? 

Pour l’ancien joueur de Monaco et du PSG, Ben Arfa aura au moins besoin de "deux ou trois mois pour retrouver la plénitude de son talent". Une longue mise en route pour un joueur dont le salaire sera inévitablement élevé, en raison de son statut mais aussi du fait que son futur club n’aura aucune indemnité de transfert à régler. 

"Les clubs sont frileux"

Pourquoi alors attendre le dernier moment pour recruter le joueur disponible depuis deux mois? Certains avancent que Ben Arfa souhaite prendre son temps, d’autres qu’il paie son passif. "Si ça ne tenait qu’à lui et à son entourage, il aurait signé au mois de juin dans un club, assure Rothen. Sauf que les clubs sont frileux par rapport à son état d’esprit et à sa forme. Même si c’est un joueur très talentueux, ça fait deux ans qu’il n’a quasiment pas joué. Les clubs ont attendu d’avoir formé leur équipe et aujourd’hui ils ont un manque. Rennes a un manque puisqu’ils ont perdu Khazri. Peut-être qu’ils se disent: 'Ben Arfa, ça peut être une bonne idée en fin de mercato'."

Avec le visage de Nice ou celui du PSG?

Très discret dans les médias et sur les réseaux sociaux depuis ses interviews philosophiques, le joueur est insaisissable cet été comme il le fut au cours de sa carrière, où il a alterné le chaud et le froid. "Tout se passe dans sa tête, conclut Rothen. S’il avait vraiment eu cette envie de jouer, que le terrain lui manquait, cette adrénaline aussi, il serait parti du PSG même en cours de saison. S’il a envie, s’il a retrouvé ça, il n’y aura pas de problème de repli défensif par exemple. On a vu ce qu’il a fait à Nice." Rennes en sait d'ailleurs quelque chose: cette saison-là, il avait marqué six buts en trois matchs face au club breton.

Nicolas Couet