RMC Sport mercato

Mercato: pourquoi il ne faut pas recruter des joueurs qui ont cartonné à la Coupe du monde

placeholder video
Vous ne les connaissiez pas, ou peu, et ils vous ont impressionné lors d'une Coupe du monde. Quasi-anonymes, certains joueurs parviennent toujours à profiter de la plus prestigieuse des compétitions pour taper dans l'œil d'une écurie européenne. Des coups souvent risqués pour les clubs intéressés.

Excepté le transfert de Cristiano Ronaldo à la Juve, qui a évidemment constitué un sacré séisme sur la planète football, le mercato est resté jusqu’à présent assez calme. Il pourrait bien s’emballer dès lundi, après la finale de la Coupe du monde entre la France et la Croatie. Car c’est bien connu, après une grande compétition comme un Mondial ou un Euro, des clubs n’hésitent jamais à dégainer leur chéquier pour recruter un joueur parvenu à s’illustrer durant la compétition. Ce qui constitue rarement une bonne idée quand ce joueur n’est pas franchement une référence à son poste et que ses bonnes performances estivales semblent surtout représenter une belle parenthèse dans sa carrière. Les exemples de joueurs ayant changé de crémerie au lendemain d’un bon tournoi et qui n’ont pas réussi à répondre aux attentes placées en eux ne manquent pas.

L'énorme flop Enner Valencia

On peut notamment citer Asamoah Gyan. Auteur d’un solide Mondial en 2010, avec deux buts marqués et un rôle prépondérant dans le bon parcours de sa sélection, arrivée jusqu’en quarts, le Ghanéen est recruté par Sunderland à la fin de l’été. Les Black Cats lui offrent un contrat de quatre ans et n’hésitent pas à verser 16 millions d’euros à Rennes pour s’attacher ses services. Certes, Gyan vient de signer une bonne Coupe du monde et il reste sur une saison à 13 buts en Ligue 1, mais sa signature constitue alors le plus gros transfert de l’histoire de Sunderland, qui ne tarde pas à le regretter. Après une seule saison, Gyan est envoyé à Al-Ain. Il y a quatre ans, Divock Origi avait lui marqué les esprits lors de la Coupe du monde au Brésil. Du haut de ses 19 ans, il impressionne lors de son entrée contre l’Algérie.

Il qualifie ensuite la Belgique pour les huitièmes en marquant face aux Russes. Suffisant pour convaincre Liverpool de débourser près de 13 millions d’euros pour le recruter, alors qu’il n’a que deux saisons de Ligue 1 avec Lille dans les jambes. Barré par la concurrence chez les Reds, il a passé la saison dernière à Wolfsburg, en prêt. Autre révélation du Mondial 2014, l’Equatorien Enner Valencia évolue lui désormais aux Tigres, le club d’André-Pierre Gignac. Il y a quatre ans, West Ham l’avait pourtant acheté pour 15 millions d’euros en provenance de Pachuca, convaincu de tenir une pépite après l’avoir vu claquer trois buts en trois matchs à la Coupe du monde. Problème, Valencia sombre chez les Hammers. Après huit buts marqués en deux saisons, il est prêté à Everton, où il ne plante qu’à trois reprises, avant d’être transféré l’été dernier au Mexique pour 5 millions d’euros. 

Les bons conseils de Ferguson

West Ham aurait dû écouter les conseils de Sir Alex Ferguson, qui après sa retraite en 2013, s’était confié sur le risque de recruter un joueur ayant flambé lors d’un grand tournoi. "J’ai toujours fait attention à ne pas acheter des joueurs qui avait fait de bonnes performances durant une grande compétition. Je l’avais fait après l’Euro 1996, qui m’avait incité à faire signer Jordi Cruyff et Karel Poborsky. Ils avaient été excellents lors du tournoi, mais ils n’ont ensuite jamais été à ce niveau. Parfois, les joueurs sont très motivés et bien préparés avant un Mondial ou un Euro et après ils marquent le pas", avait-il analysé, dans des propos rapportés par Simon Kuper, sur ESPN. Plus récemment, Tottenham n’a pas non plus été très inspiré au moment de faire signer DeAndre Yedlin après la Coupe du monde 2014. Excellent dans son couloir au Brésil, l’arrière droit a complètement déçu chez les Spurs

Après six mois sans convaincre, il a été prêté au Sounders FC, puis à Sunderland, avant d’être recruté par Newcastle. Evidemment, des contre-exemples existent aussi. Le portier du Costa Rica, Keylor Navas, passé de Levante au Real à l’été 2014 après avoir passé sa Coupe du monde à écœurer les attaquants adverses a été une réussite. Tout comme le transfert du défenseur grec Kostas Manolas, recruté par la Roma en provenance de l’Olympiakos le même été après avoir été l’un des rares éléments de sa sélection à surnager au Brésil. On attend maintenant de savoir ce que vont devenir des joueurs comme Diego Laxalt, Hirving Lozano, voire même Benjamin Pavard. Des joueurs qui ont passé plusieurs caps à la Coupe du monde et qui risquent d'être sérieusement sollicités cet été. Et qui devront prouver qu'ils ne sont pas des Enner Valencia en puissance.

RR