MERCATO - Pourquoi l’Angleterre est en train de tuer le marché

Vingt-cinq millions d’euros sur six ans, hors primes de match. Voilà ce qu’offre West Ham à Dimitri Payet. Une explication rationnelle au départ inattendu du meneur de jeu marseillais, qui devrait prochainement s’engager avec le club londonien. Mais aussi un symbole de la domination écrasante des clubs anglais sur leurs rivaux européens lorsqu’il s’agit de sortir le chéquier pour recruter un joueur. Alors que le « privilège » de débourser des sommes faramineuses était auparavant réservé à Chelsea, Manchester United et City ou Arsenal, toutes les équipes anglaises, même les moins prestigieuses, peuvent désormais se le permettre.
L’explication de ce phénomène se trouve dans l’augmentation faramineuse des droits TV de la Premier League à partir de 2016. Sky et BT ont déboursé 6,92 milliards d’euros pour diffuser le championnat anglais entre 2016 et 2019. Une rentrée d’argent que les écuries de Premier League anticipent et qui leur permet de se montrer actif dès ce mercato d’été 2015. Et donc de laisser des miettes à la concurrence, puisqu’à titre de comparaison les clubs de L1 se partageront 748,5 millions d’euros entre 2016 et 2020.
Le dernier de Premier League touchera autant que le Real et le Barça
A partir de la saison 2016-2017, le champion d’Angleterre touchera ainsi 210 millions d’euros de droits TV. Le dernier du championnat recevra quant à lui 136 millions, soit à peu près autant que… le Real Madrid et le Barça ! Désormais, quand un club anglais veut un joueur, ses chances de l’avoir sont donc énormes, quel que soit son concurrent. « Quand ils vous expliquent que, dans tous les cas, ils veulent les montants offerts par les Anglais, vous faites comment », s’est par exemple interrogé Vincent Labrune, dans les colonnes de L’Equipe, au sujet du départ de Payet.
Ce dernier n’est d’ailleurs pas l’unique joueur majeur de L1 à avoir cédé aux sirènes d’un club anglais de milieu ou bas de tableau lors de ce mercato. Alors que l’AS Roma était très intéressée, André Ayew a préféré rejoindre Swansea, qui lui a proposé un salaire de 400 000 euros mensuels et une prime à la signature que les médias anglais évaluent entre 5 et 8 millions. Des sommes folles, à vous faire oublier la qualité du challenge sportif…