
OM: qui est Javier Ribalta, proche de Longoria et nouveau directeur du football
Pablo Longoria ramène à ses côtés un "phénomène", celui que Mundo Deportivo surnommait "le Monchi de la Juventus". Fabrizio Romano et La Provence annoncent ce mercredi que l’Espagnol Javier Ribalta (41 ans) va intégrer l’organigramme de l’Olympique de Marseille, une information confirmée par RMC Sport. Celui qui vient de quitter Parme (Serie B, Italie), où il occupait les fonctions de directeur du football, devrait être chargé de la direction sportive, potentiellement avec des compétences élargies.
Né à Barcelone le 14 septembre 1980, Javier Ribalta a d’abord été joueur, mais "un mauvais joueur", selon ses propres mots. Le Catalan n’a pas insisté dans cette voie, préférant se réorienter rapidement vers une carrière d’éducateur qui lui permettrait de vivre de sa passion autrement, mais toujours aussi intensément. Ribalta a alors commencé par entraîner les enfants de l’école San Ignacio, raconte le site Clean Sheet dans un portrait consacré à Ribalta qui retrace son parcours en longueur. En parallèle de son activité, il s’inflige chaque week-end tous les matches joués en Catalogne, de 9h le samedi matin à 21h le dimanche soir. Toutes les semaines. "Un vrai malade", confia-t-il à Marca.
Ce travail acharné lui permet en tout cas d’aiguiser son oeil et d’acquérir des compétences qui lui valent d’être repéré puis engagé en tant que directeur sportif du club de l'Unió Esportiva Miapuesta Castelldefels, club de Segunda B (3e division espagnole) situé dans la province de Barcelone. Son premier défi professionnel, à 27 ans. Il y rencontrera son mentor: Mauro Pederzoli. Responsable du scouting pour Liverpool, Pederzoli a établi son camp de base à Barcelone, où il garde un œil attentif sur les jeunes de la Masia. Mais la pépite qu’il va dénicher cette année-là n’est pas issue des rangs du club catalan.
La rencontre entre Javier Ribalta et Mauro Pederzoli vire au coup de foudre entre les deux hommes, si bien que le maître propose à son jeune padawan de le suivre à Turin. Devenu directeur sportif du Torino, l’ancien DS de Brescia et Cagliari en Italie s’adjoint les services de Ribalta, promu recruteur dans l’élite du football italien, dont il a très vite perçu le potentiel. Le duo ne s’éternise pas dans le Piémont et prend la direction de l’AC Milan. Là encore, les deux hommes ne resteront pas plus de deux ans auprès des Rossoneri. Retour dans le Piémont, direction Novara. La direction du recrutement est confiée à Ribalta.
Trois ans seulement après avoir quitté un club de troisième division espagnole, le Catalan se voit confier un projet ambitieux, celui d’installer durablement Novara en Serie A. Las, les résultats ne suivront pas, faute de moyens suffisants. Avant de quitter ses fonctions à l’été 2012, Javier Ribalta s’assure de lancer la carrière d’un jeune joueur portugais du centre de formation de Boavista, plutôt doué techniquement: ce joueur n’est autre que Bruno Fernandes. Le Portugais percera quelques mois après son arrivée. En attendant, il est l’heure pour Javier Ribalta de prendre son envol en solitaire.
Le Catalan a tout fait, tout vu
Ribalta se forge une réputation à la Juventus, un club à la dimension de ses ambitions. Aux côtés du directeur sportif Fabio Paratici, il lui est demandé de recruter intelligemment des profils astucieux, susceptibles de représenter à la fois une plus-value sportive à moindre coût et une potentielle valeur marchande à la revente. Son coup de maître sera Paul Pogba, débarqué libre de Manchester United et revendu plus de 100 millions d'euros aux Red Devils après un passage remarqué. Ribalta joue également un rôle clé dans la venue de Kingsley Coman, pour lequel il a énormément voyagé avant que Paratici ne parvienne à le convaincre de signer.
Un certain Pablo Longoria travaille à la Juventus Turin à la même époque que le Catalan. "Dès le premier instant, il a compris la philosophie italienne et a toujours su s'adapter aux différents types de joueurs dont chaque club avait besoin, dira de lui l’actuel président de l’OM. Il est intelligent et sensible, structurant le secrétariat technique sur la base de l'organisation et du travail. Si nous ajoutons à cela sa passion et sa capacité à se sacrifier, nous sommes face à une référence." Depuis cette époque, les deux hommes sont toujours restés en très bons termes.
Si Javier Ribalta répond favorablement aux sirènes de Manchester United à l'été 2017, Ed Woodward envisageant alors de nommer un nouveau visage pour encadrer sa très large cellule de recrutement, l’expérience tourne court, malgré des recrutements prometteurs (Lukaku, Matic, Sanchez…). Car en juillet 2018, "une offre impossible à refuser" échoue sur son bureau. Le Zénith Saint-Pétersbourg le nomme directeur sportif, point culminant d'une ascension irrésistible.
Son premier fait d’armes sera la vente de l'Argentin Leandro Paredes, cédé au Paris Saint-Germain pour 40 millions d’euros. Une somme que le directeur sportif fraîchement nommé va réinvestir sur le marché pour signer Wilmar Barrios (Boca Juniors), Sardar Azmoun (Rubin Kazan) et Yaroslav Rakitskiy (Chakhtior Donestk). Faire bien avec rien, faire mieux avec peu, telle pourrait être sa mission à l'OM. D'autres transferts suivront en Russie, notamment ceux de Malcom et du Brésilien Wendell, mais aussi du champion d'Europe Dejan Lovren.
Avec Javier Ribalta à la tête de cette armada, le Zénith Saint-Pétersbourg est sacré champion de Russie trois fois d'affilée. Une réussite affolante que Javier Ribalta espère désormais pouvoir exporter à Marseille, les valises lestées d'un CV désormais bien chargé, lui qui peut se targuer d'avoir observé, récruté, assumé et même inspiré la politique sportive d'un club depuis le début de sa jeune carrière, commencée il y a à peine plus de dix ans.