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Coupe du monde de handball: France-Portugal, le bronze pour "se récompenser du travail effectué ces derniers mois"

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L'équipe de France s'apprête à disputer son dernier match dans ce Mondial 2025, l'amertume en bouche après avoir manqué sa demi-finale contre la Croatie (31-28), jeudi soir. L'heure est désormais à la remobilisation pour aller chercher une médaille, un moindre mal pour ces Bleus-là. 

Fornebu, à une quinzaine de minutes à l'ouest d'Oslo. C'est ici que les Bleus ont établi leur dernier camp de base, face aux fjords et où la température plonge à  -8°C dès 17h30, la nuit noire norvégienne déjà installée. Une fraîcheur aussi palpable à l'hôtel des Bleus à l'heure du point presse plus tôt dans la journée. Ne leur parlez plus des Jeux, ni même de la demi-finale face à la Croatie. Samedi, les regards étaient tous tournés vers le Portugal et cette petite-finale - ou finale 3-4 selon les appellations.

"Vous voulez parlez des JO? Ok, mais ce sera la dernière fois parce que c'est franchement insupportable", lâche Nedim Remili. "On n'a jamais abordé cette compétition en pensant à ça, ç'aurait été notre plus grosse erreur" promet le demi-centre "On ne se réconforte pas en disant 'on a passé un quart, on est meilleur qu'aux Jeux, ça y est, on a rebondi'. Aujourd'hui c'est un nouveau groupe, une nouvelle manière de fonctionner, une nouvelle dynastie qu'on a envie de créer et une nouvelle destination qu'on est en train de chercher." 

Le bilan attendra

Et si celle-ci passe aussi par l'échec face à la Croatie dans la bouillante Arena Zagreb jeudi dernier. "C'est notre job de faire en sorte que les têtes restent claires sur ce qu'il nous reste à faire", explique Guillaume Gille. "Et ce n'est pas de rouvrir le dossier de la demi-finale, ni de faire éclabousser les choses qui ne sont pas belles mais de concentrer nos énergies pour faire un grand match demain."

Les analyses et le bilan étant repoussés à l'après compétition, le focus est fait sur l'idée d'aller chercher le bronze et empêcher le Portugal, auteur d'une superbe compétition et seulement battue par le Danemark depuis son entrée en lice, d'obtenir sa première médaille mondiale. "C'est l'espoir d'une première breloque pour le handball portugais et ce n'est pas neutre", prévient le sélectionneur. "Leur entraîneur disait j'aurai ma médaille avant de mourir, ok très bien, je lui souhaite, mais pas demain."

L'objectif numéro un, c'est surtout de récompenser cette équipe-là, lâchée par les retraités que sont désormais les Nikola Karabatic, Vincent Gérard et Valentin Porte. Une génération qui a déjà connu de belles histoires (vice-champion du monde en titre et championne d'Europe en titre) mais qui a aussi beaucoup travaillé pour se reconstruire après les Jeux. L'arrivée du préparateur mental dans le staff a permis de mettre l'accent sur le vivre-ensemble et la cohésion d'équipe ces derniers mois. C'est sur ce travail de fond, en plus du jeu, que les Bleus aimeraient se voir récompensés. "Depuis novembre on arrive à mettre des choses en place, à prendre du plaisir ensemble", avance le capitaine Ludovic Fabregas. "Et tout ça c'est important de le récompenser par une médaille de bronze qui symboliserait énormément de choses par rapport à tout ce qu'on a traversé ces six derniers mois."

Il faudra pour cela éviter le piège portugais. Battu en match de préparation à Strasbourg (44-38), le prochain adversaire des Bleus compte bien prendre sa revanche, demain (15h) à l'Unity Arena, en lever de rideau de la finale Danemark-Croatie. "C'est une équipe qui présente un bon mix générationnel", analyse Gille "elle nous a déjà posé quelques problèmes par le passé. Une jeunesse arrive après avoir trusté pas mal de podium chez les jeunes, une jeunesse dotée d'un talent incroyable. C'est une équipe qui joue avec énormément de coeur" "Une sorte d'insouciance mais quadrillée" renchérit Nedim Remili. Portée notamment par les frères Costa, l'arrière droit Kiko (meilleur buteur de son équipe avec 46 réalisations à 68%) et le demi-centre Martim, tous deux joueurs du Sporting. Quatrième attaque, le Portugal est l'équipe la plus précise à 6 mètres (82,8%) depuis le début de la compétition. Si les portiers du FC Porto et de Benfica Diogo Marques et Gustavo Capdeville, peuvent se montrer rassurants sur la lecture des trajectoires, ils seront le dernier pilier d'une défense qui pourrait être le point faible d'une équipe qui a déjà, quoi qu'il arrive, atteint son plus haut niveau dans un Mondial.

Eux voudront écrire leur histoire, les Bleus ne pas l'entacher. Depuis le début de la compétition, il n'a jamais été question dans le camp français de penser à autre chose qu'à une médaille d'or, Nedim Remili en a bien conscience. Alors le bronze "ce n'est la médaille qu'on attendait, pas celle que vous, la presse, vous attendiez et pas celle que les Français attendaient mais pour nous ça reste un beau défi, un beau challenge qu'on a envie de relever. Ça fera partie de l'histoire de cette équipe de France et j'espère que c'est à partir de cette épopée là qu'on en construira encore de plus belles dans le futur." Sans trop se projeter ni regarder derrière soi. 

Clément Brossard