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Mondial de hand: Krumbholz espère que "les lapins seront un peu fatigués en finale"

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Alors qu’il ne conteste absolument pas la supériorité de la Norvège à la veille de la finale du championnat du monde, le sélectionneur français Olivier Krumbholz pense connaître la recette qui pourrait permettre aux Bleues de réussir l’exploit. Ses joueuses devront sortir le grand match qui leur manque dans ce Mondial tout en espérant un petit coup de mou physique des Norvégiennes.

Olivier Krumbholz, que faudra-t-il faire pour battre ces Norvégiennes en finale?

Beaucoup de choses. Elles sont en très grande forme, peut-être meilleures que jamais. On ne met pas 17 buts à la Russie (ndlr: 34-17 en quarts de finale) et derrière 9 buts à la Hollande (32-23 en demi-finales) sans être dans une grande forme. C’est l’archétype du handball moderne avec des arrières pas forcément très grandes, mais véloces. Ça va vite dans tous les secteurs. Donc nous, on n’a pas le choix. Il faut qu’on sorte un grand match. J’estime qu’on n’a pas encore sorti un grand match, mais on est toujours vivants. Donc on a l’obligation maintenant de trouver l’équilibre entre prise d’initiatives et rigueur. Il manque un peu de tout pour maitriser les matchs. Ceci dit, la France n’est pas en finale pour rien. On a certainement la défense la plus solide. Il faudra retrouver du jeu sur tout le terrain, notamment en phase offensive.

Quel est votre sentiment sur cette finale?

Avec cette équipe, il nous reste encore à trouver la solution pour gagner des finales, même si celle-là est peut-être la plus difficile à gagner. Mais peut-être aussi qu’on n’a jamais été aussi forts. On a des rotations possibles et du potentiel qui peut s’exprimer. Je suis surtout concentré sur ce qu’on peut proposer car on les connaît très bien. On doit se concentrer sur ce qu’on a produit en demi-finale et sur ce qu’on doit améliorer. Le match de demain est un match extraordinaire. Je reste serein sur ce qu’il peut se passer et sur les résultats en général. Une fois de plus on fait un bon résultat dans ce Mondial. La question est de savoir si on peut faire un résultat exceptionnel.

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Qu’est-ce qui fait la force de cette équipe de Norvège?

On va jouer contre une équipe qui est une véritable machine de guerre en termes d’organisation. Cette équipe n’est que le bras armé de tout un système qu’il y a derrière. Les Norvégiens ont une capacité d’analyse très performant. Ensuite, la mise en œuvre sur le terrain est remarquable. Parce qu’ils sont disciplinés et qu’ils ont une très grande confiance en eux. Peut-être ont-ils aussi un temps d’avance sur nous en termes d’analyse et de projection. Et puis, aussi, il faut quand même le dire, ils courent comme des lapins du premier au dernier jour. On espère que les lapins seront un peu fatigués en finale mais on n’en est pas sûrs.

Quelle sera votre tactique pour battre la Norvège?

D’abord, on ne peut pas jouer avec un 7 contre la Norvège, on n’aura jamais l’énergie nécessaire. Donc il faudra tourner et faire jouer un certain nombre de joueuses fraîches de manière à avoir de la lucidité et que les cadre aient à la fois de la lucidité et de l’énergie. Il ne faut pas jouer pour prouver sa valeur dans ce match. Il faut jouer pour tenter de gagner et à partir de ce moment-là, il va falloir des rotations. Aussi parce que, quand on entraîne cette équipe de France, on voit que les joueuses ont des qualités exceptionnelles qui n’ont pas été exploitées. La question est de savoir si ces qualités vont pouvoir s’exprimer. Elles ont peut-être besoin d’encore un petit peu de temps et de se lâcher un peu. J’espère que la pression ne sera que positive et que certaines vont sortir LE match.

Vous, personnellement, comment abordez-vous cette finale?

J’ai toujours considéré que mon travail consistait à amener les filles dans le dernier carré. Derrière, même si on travaille et qu’on essaye de tout préparer, les deux derniers matchs, c’est un peu pour elles. C’est à elles de savoir saisir leur chance. Symboliquement, je suis très attaché au fait que trois fois de suite, on ait été dans le dernier carré (ndlr: 3e de l’Euro en 2016, 2e des JO 2016 et donc 1er ou 2e de ce Mondial 2017). Après, bien sûr qu’on va les aider mais il ne faut pas qu’elles se trompent non plus dans la façon de préparer une finale.

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Antoine Arlot (avec JMD)