Euro de hand : les Experts ont pris leur temps

On le dit à chaque fois, à chacun de ses shows dans le but des Experts. Il faudrait peut-être sérieusement songer à lui ériger sa statue, à Thierry Omeyer, encore énorme et décisif pour l’équipe de France de handball vendredi soir lors de son entrée en lice à l’Euro. Si les Bleus l’ont finalement emporté avec une marge confortable (30-23) sur la Macédoine, ce n’est qu’à la fin de la rencontre que les Experts ont fait le trou, bien aidés par les gants de leur gardien de but, tentaculaires pour les attaquants adverses.
« On savait que ça allait être un match difficile, reconnait Nikola Karabatic, pas en réussite face au but (2/7). La Macédoine est une bonne équipe qui nous a posé des problèmes en qualifications chez elle. On rate des choses faciles. Ensuite, en deuxième période, on a joué beaucoup à 4, à 5. On a raté des tirs, des contre-attaques qui auraient pu nous mettre à l’abri plus tôt, moi le premier. Finalement, on n’a pas paniqué. On a joué intelligemment. On a bien joué en défense aujourd’hui. On a fait l’écart petit à petit. La victoire était importante. On aurait pu faire pire. On a fait pire (rires). »
Omeyer : "C'est aussi mon rôle de rassurer"
Pour se rendre compte du show Omeyer, il suffit de jeter un œil sur la feuille de match. A la pause, le portier du PSG avait réalisé 11 arrêts sur les 23 tirs macédoniens (46 %). Il avait aussi maintenu les siens à +2 pendant près de… sept minutes, en s’interposant à cinq reprises face à la bande à Lazarov durant une période dénuée de buts de chaque côté. « Ça va avec le travail de ma défense, souligne Thierry Omeyer. Je suis content. C’est aussi mon rôle de rassurer. »
Avec un gardien de ce calibre, et bien aidés aussi par une certaine baraka (deux poteaux en douze minutes), les Experts n’avaient plus qu’à faire parler leur banc et leur sens de la rotation, plus riche que celle des Macédoniens, pour faire la différence et emporter le morceau dans le money-time. Ce sont des tenants du titre en mode diesel qui se sont imposés ce vendredi à la Tauron Arena de Cracovie.
Mais des champions d’Europe avec de la ressource, déjà. Malgré des cadres un peu en-dedans (4/8 pour Guigou, 2/4 pour Narcisse) et beaucoup de maladresses techniques, les Bleus sont immédiatement entrés dans la compétition. « C’est bien de commencer avec un écart de 7 buts, savoure Omeyer. Il ne fallait pas s’impatienter. On a été très solides défensivement. On sait que c’est une clé importante si on veut espérer des bonnes choses dans cette compétition. »