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Euro handball: Nikola Karabatic, l’inoxydable taulier des Bleus

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La France affronte la Suède ce vendredi soir (20h30) en demi-finale de l’Euro de handball en Hongrie. Les Bleus pourront compter sur l’éternel Nikola Karabatic, toujours aussi précieux et performant à 37 ans.

Vous ne vous rappelez certainement pas des débuts de Nikola Karabatic avec les Bleus et c’est bien normal. Dans quelques mois la star française va fêter ses 20 ans en équipe de France. Une longévité exceptionnelle. "Etre bon sur la durée et aussi tardivement, j’en tire beaucoup de fierté", confie-t-il.

L’histoire de Karabatic avec l’équipe de France débute en novembre 2002, le joueur de Montpellier a alors à peine 18 ans. "Il avait beaucoup de talent déjà, souligne Guillaume Gille, l’actuel sélectionneur de la France qui était alors son coéquipier. Niko avait beaucoup d’envie. Il avait vécu sa première grande compétition en tribunes, c’était quelque chose qui l’avait frustré parce qu’il aime être dans l’action, sur le terrain. Très vite on a senti chez lui sa capacité à avoir beaucoup d’impact sur le jeu de l’équipe." Vingt ans plus tard, la donne n’a pas beaucoup changé.  

Karabatic: "Un peu l’impression d’être un zombie parfois" 

Les douleurs sont plus présentes après les matchs, la récupération plus difficile mais le joueur du PSG pèse toujours autant dans le jeu des Bleus du haut de ses 37 ans. "J’ai un peu l’impression d’être un zombie parfois", plaisante-t-il. Sur l’Euro, le triple champion olympique est le 2e joueur de champ le plus utilisé (3h53) après Dika Mem. «"Va falloir que j’ai encore de l’énergie, analyse l’ancien joueur de Kiel en Allemagne. Ça va se jouer au mental. Pour l’instant je suis même plutôt étonné d’être aussi longtemps sur le front. Je suis positivement surpris et heureux de ça."

Nikola Karabatic n’est plus le destructeur qu’il était, capable de perforer n’importe quelle défense et de débloquer des situations grâce à ses "un contre un" inarrêtables et ses shoots surpuissants. Sur cet Euro il a inscrit 14 buts sur 30 tentatives et a été utilisé sur les postes d’arrière gauche et de demi-centre. "Plus on avance dans le temps, plus j’essaie d’apporter mon expérience dans la construction du jeu, dans les passes, dans les choix de jeu pour mettre mes coéquipiers dans de bonnes situations de tirs", souffle-t-il.  

Gérard: "Un des meilleurs sportifs de tous les temps"

Face au Danemark, il a été un des principaux moteurs de la révolte bleue pour décrocher une place en demi-finale. "C’est le meilleur joueur de handball de tous les temps, lâche le gardien Vincent Gérard. C’est un des meilleurs sportifs de tous les temps. Il est au four et au moulin. Il a 37 ans, joue 1 heure en attaque et en défense. Il se bat, il se jette sur tous les ballons. Il donne l’exemple sur et en dehors du terrain, il y a cette abnégation et ce combat qui font que tout le monde se met au diapason."

Pour les jeunes tricolores qui découvrent le très haut niveau international, le Parisien est le guide à suivre les yeux fermés. "C’est un modèle", confirme Dylan Nahi, 22 ans.  "Je le voyais à la télévision quand j’étais tout jeune, ajoute Aymeric Minne, 24 ans. C’est quelqu’un de simple, qui parle peu, mais il possède une aura particulière. Quand j’ai débuté, il est venu me dire de ne pas m’inquiéter, qu’il était sûr que j’allais faire un bon match, ça m’a galvanisé."

Après les Jeux Olympiques de Tokyo, le plus gros palmarès du sport co français a fait le choix de replonger jusqu’à qu’à ce que son corps lui dise stop. Karabatic et les Bleus, c’est une histoire viscérale, ancrée dans les tripes. "Je sais ce que je vaux et ce que j’ai fait en tant que joueur mais je le garde pour moi", dit-il. Sur cette compétition, il a dû se séparer de ses compagnons avec qui il a marqué le hand français. Luc Abalo et Mickaël Guigou ont pris leur retraite. Son frère Luka Karabatic est lui blessé et est resté à Paris. "Niko c’est le leader et le papa de ce groupe, poursuit Guillaume Gille. On essaie de le protéger sur cette compétition. Des fois il ne fait que l’attaque, il défend à l’aile pour lui permettre de durer. Il est important et bon sur le terrain. On en a besoin." En Hongrie, Nokola Karabatic pourrait décrocher sa 17e médaille internationale. Il vise son 4e titre européen. Les Suédois sont prévenus, le baromètre des Bleus est encore loin d’être rassasié.  

Nicolas Paolorsi