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Handball (Euro féminin): "La fierté du chemin parcouru pour revenir", non sélectionnée aux Jeux, Pauline Coatanéa raconte son retour en équipe de France

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Championne olympique en 2021, championne d’Europe en 2018, Pauline Coatanéa a un très beau palmarès en équipe de France. Pourtant, l’ailière droite retrouve les Bleues à l'occasion de cet Euro 2024 pour la première fois en compétition depuis l’Euro 2022, après avoir donné naissance à son premier enfant à l’été 2023. Non-sélectionnée pour les Jeux olympiques de Paris, la capitaine de Brest s’est confiée à RMC Sport sur son retour et sa nouvelle vie de maman sportive. L’équipe de France féminine affronte le Portugal à Bâle (Suisse), ce lundi (20h45).

Pauline, ce sentiment de briller en sélection vous avait-il manqué?

C’est surtout l’adrénaline. C’est vrai qu'en équipe de France, on va à la guerre ensemble. Là, de retrouver ces regards, cette combativité, c’est vrai que c’est plaisant. Entendre la marseillaise, ça fait un moment que je n’avais pas vécu ces moments-là. J’avais aussi mon fils dans les tribunes. Il y avait quand même de l’émotion et de la fierté d’être là aujourd’hui.

Vous n’êtes pas la première maman handballeuse en équipe de France, mais jouer devant votre fils, certes âgé de 18 mois, cela procure-t-il une émotion particulière?

Je pense qu’il ne comprend pas grand-chose (rires). Il sait juste dire "bravo", c’est déjà une bonne chose. Je pense que c’est la fierté du chemin parcouru pour revenir. Quand je les ai vus pendant l’hymne, j'étais fière d’avoir accompli tous ces efforts, d’être de retour au plus haut niveau.

Vous jetiez des regards en tribune pendant le match ?

Non, c’est plus de savoir où ils sont en avant-match et de savoir qu’ils sont bien là. Après, je peux jouer mon match, et puis, à la fin, les voir aussi. J’avais mon fils, mon mari, ma famille, mes parents qui sont venus. J’étais contente de les retrouver.

Si je vous dis 25,92 km/h?

Houlà, je ne sais pas.

Vous avez été "flashée" à cette vitesse sur un sprint.

Il faudrait le dire à Sébastien (le sélectionneur) parce qu’il m’a dit qu’il fallait être une flèche et courir à fond (rires).

Vous vous sentez bien en jambes?

Du point de vue physique, incontestablement, je n’avais pas vraiment de doute à ce sujet. J’ai fait une double préparation cet été avec l’équipe de France pour les Jeux puis celle en club. Physiquement, je me sens très bien. Il fallait que je retrouve mes repères en équipe de France. On sait que la défense et ensuite la montée de balle, c’est très important. Quand on voit l’exemple de Chloé Valentini qui a 3-4 mètres d’avance sur tout le monde, ce sont des choses que j’essaie aussi de faire un club. Ici, l’exigence est encore un cran au-dessus.

Vous n’avez pas été retenue pour les Jeux. Est-ce que ce fut dur de les voir à la télévision?

C’est un peu difficile devant sa télé. Quand j’ai appris ma non-sélection, j’avais ce sentiment de ne pas avoir de regrets, car la décision appartenait au coach. Je me sentais bien et je me disais, il faut continuer, que j’avance. Pendant la période des JO, ces quinze jours étaient quand même extraordinaires. Par conséquent, forcément, j’ai eu cette impression de rater quelque chose. Mais avec un peu recul, j’ai vécu de très belles choses en équipe de France. J'avais envie de me dire de continuer dans cette voie-là et de m’éclater en club. J’ai réussi à passer à d’autres choses et là je suis de retour. Je suis ravie et très contente.

Est-ce une deuxième carrière en bleue qui commence, après la pause maternité?

Je le vis différemment parce que j’ai plus d’expérience et de recul. J’ai vécu des moments extraordinaires comme des moments plus difficiles. J’ai connu plein de choses donc je suis préparé. J’avais juste besoin de savoir qu’on voulait de "moi" pour m’organiser. Aujourd'hui, mon organisation de maman est différente. Que je n’ai pas ça à gérer qui puisse perturber ma performance quand tout est bien organisé. J'avais envie de prendre part à 100% à cette compétition.

Comment s'organise-t-on justement au niveau de la vie de famille?

Pour moi, c’était impossible de partir un mois sans voir mon fils. L’opportunité de commencer à Bâle en Suisse, c’est assez proche, donc mon fils et mon mari sont là. C'est une bonne coupure entre la préparation et le début de compétition, ça m’a donné une belle énergie. Cela s’est fait forcément en accord avec mon mari car il y a une charge supplémentaire, mais c’est un projet de famille.

Arnaud Valadon