Handball (Ligue des champions): les Messines peuvent devenir des pionnières

Il a fallu vite reprendre ses esprits. Après un titre national acquis au bout du suspense face à Brest dimanche dernier (victoire d’un but sur les deux matchs cumulés), les Messines ont pris le temps de savourer, un peu, mais ont vite dû se projeter vers leur nouvelle échéance: le Final 4 de la Ligue des Champions de handball féminin, ce week-end à Budapest. "Ça a été un week-end rempli d’émotions… C’était juste top ! On a vécu une finale de haut niveau, qui n’était pas gagnée d’avance, ce qui a rendu la victoire encore plus belle", sourit la demi-centre Grâce Zaadi. L’internationale française a même lâché quelques larmes.
Deux victoires en deux matchs contre Vipers cette saison
Après une journée de repos lundi, les joueuses se sont retrouvées, ont "basculé rapidement" selon Zaadi, avec l’espoir et l’envie de briller en Hongrie, dans une salle de 20 000 places. "Avant cette semaine, on n’avait pas du tout parlé de la Ligue des Champions", avoue-t-elle.
L’heure approche, ce sera d’abord face aux championnes d’Europe en titre, Vipers Kristiansand (Norvège), en demi-finales, samedi à 18h. Une équipe battue deux fois en deux confrontations cette saison par Metz. "J’ai envie de dire qu’on a un petit avantage psychologique, avoue l’arrière Tamara Horacek. Mais il ne faut pas se tromper non plus, c’est un Final 4. Sur un match, tout est jouable […] J’ai envie de croire qu’elles ont un peu peur de nous." D’autant que le statut du club a changé sur la scène européenne.
L’expérience de 2019
Metz, qui a dominé la scène nationale cette saison, semble faire plus peur et a appris de sa première et seule expérience à ce niveau, amère, en 2019. L’équipe avait perdu ses deux matchs et terminé 4e. Cinq joueuses et le staff en place y étaient. "J’ose espérer que cela peut nous permettre de le vivre de manière un peu plus sereine. […] L’énorme différence se situe peut-être dans l’insouciance de cette équipe-là, sa spontanéité, sa créativité. Et je me dis que si tout cela doit servir, c’est lors de ce Final 4", explique l’entraîneur Emmanuel Mayonnade. Ce dernier pose son équipe comme candidate à une place en finale, avant d’espérer plus.
"Györ (Hongrie) me semble toujours être la meilleure équipe d’Europe, ajoute-t-il. Esbjerg (Danemark) est un candidat assez sérieux mais a quand même perdu lors de la finale du championnat danois. À l’expérience, on n’est pas la plus cotée des équipes. Mais je pense que notre jeunesse, notre spontanéité peut faire la bascule et nous permettre d’envisager quelque chose d’intéressant." Grâce Zaadi, elle, ne "pense pas que Metz se présente en tant qu’outsider." Il faudra le prouver ce week-end, où les Dragonnes ont l’occasion de marquer l’histoire du handball français.