Mondial de handball: Estelle Nze Minko, la capitaine au grand cœur, qui veut envoyer les Bleues en finale

Olivier Krumbholz a décidé en 2022 de faire d’Estelle Nze Minko sa capitaine à la place de Coralie Lassource, toujours dans l’effectif. Un choix fort qui s’avère payant car la joueuse de Gyor n’a jamais semblé aussi souveraine sur et en dehors des terrains. "C’est le soldat qui prend le drapeau, imagine Krumbholz. Parce que le porte-drapeau est mort, qui traverse le pont sous les balles et qui dit aux autres "Venez me suivre mes amis. On va traverser le pont." C’est un guide. Je vais vous dire toujours la même chose. Ce qu’une capitaine peut apporter de plus, c’est de la performance individuelle et elle le fait très bien.”
Après un Euro 2022 où la France a terminé 4ème, Nze Minko a pu davantage s’exprimer après s’être imprégnée de la fonction. "Je l’appréhende mieux, souligne la capitaine. Je me suis habituée. Il y a plein de choses qui étaient un petit peu nouvelles. Puis c’est comme tout. Plus on le fait, plus on trouve aussi son rythme. Je ne dirais pas que je suis encore au top en termes de ce que je pourrais faire mais en tout cas j’ai trouvé un bon équilibre entre la capitaine, la joueuse et ma place dans le groupe."
Avec 23 buts et 24 passes décisives en sept matchs, l’arrière gauche est indispensable à l’équipe de France notamment en attaque. La joueuse de Gyor en Hongrie, l’un des plus grands clubs d’Europe, n’a qu’un seul manque dans son palmarès : la Ligue des Champions. En équipe de France, elle a tout gagné et compte rajouter une troisième étoile sur le maillot dimanche et surtout un deuxième titre olympique dans quelques mois à Paris 2024. Partenaire depuis quasi 10 ans en équipe de France, Grâce Zaadi a grandi en Bleue en même temps que Nze Minko. La demi-centre et l’arrière sont au cœur du jeu de l’équipe de France et les principaux éléments dangereux. Zaadi a vu la Nantaise d’origine, prendre du galon et assumer plus que jamais aujourd’hui son rôle de capitaine.
Zaadi : "Elle a avancé dans son capitanat"
“Je pense que la pression est toujours plus grande, analyse Zaadi. Quand tu es capitaine parce que tu as une responsabilité au vu des autres. Même si dans le groupe, ça se passe. Aujourd’hui, je trouve qu’elle gère mieux son capitanat car au début je trouvais qu’elle était au four et au moulin. Là, elle arrive à gérer, s’exprimer mais à ne pas s’oublier. C’est ça qui est important. Même si une capitaine représente l'équipe, c'est une joueuse. C'est Estelle Nze Minko, arrière gauche avant d'être la capitaine de l'équipe de France. Je pense que c'est là où elle a avancé dans son capitanat."
Lors de la présentation des équipes, Nze Minko est appelée en première sur le terrain. Elle est aussi la première joueuse à entonner la Marseillaise devant la caméra du signal international avec micro. "Elle chante bien donc je pense qu’elle n’a pas trop de pression par rapport à ça, sourit Zaadi. Mais je pense que c'est peut-être dans ses discours d'avant-match où elle a la pression." Ce sera encore le cas vendredi avant la demi-finale du Mondial de hand face à la Suède.