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Handball: un club professionnel sur le point de disparaître à Rennes car il ne peut plus s’entraîner

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Alors que la saison n’a pas encore commencé, le Saint-Grégoire Rennes Métropole Handball pourrait cesser son activité le 10 septembre prochain. Le club de 2e division féminine ne dispose plus de structure pour s’entraîner malgré un budget conséquent et 11 joueuses sous contrat pro.

"A part le foot, on ne veut pas de sport haut niveau à Rennes". L’incompréhension est totale pour Jean-Luc Bosse le président du Saint-Grégoire Rennes Métropole Handball. Depuis fin juin, le club de 2e division féminine sait qu’il n’aura plus de salle pour s’entraîner. Les collectivités territoriales ont privé le SGRMH de son lieu d’entraînement. "Je dors 3 heures par nuit en ce moment, poursuit le dirigeant. J’ai 20 salariés derrière moi qui risquent le licenciement. Même si depuis 48 heures, il y a un élan de solidarité avec des clubs des alentours qui veulent nous aider, il y a urgence."

Depuis trois mois, les membres du club essaient de trouver des solutions pour résoudre ce problème. "Elles existent, détaille Olivier Mantes, le manager général et entraîneur du Saint-Grégoire RMH. Mais on nous a refusé toutes nos propositions. La menace de cessation d’activité est réelle. Les élus tentent de se mobiliser mais se rejettent la balle. Je n’ai pas l’impression que les gens prennent leurs responsabilités." Les finances du club breton sont pourtant solides. 650 000 euros de budget, 11 femmes sous contrat pro et une quatrième année consécutive en 2e division que le SGRMH abordait avec ambition.  

"On ne veut pas de hand professionnel à Rennes"

"Nous n’avons pas de solution pour le moment, précise le Jean-Luc Bosse. La foire de Rennes nous a proposé de nous prêter un hangar pour s’entraîner… Mais ce n’est que du provisoire, on ne peut pas être un club pro et travailler sur du provisoire." Le 6 septembre prochain, les Bretonnes seront contraintes de quitter la salle dans laquelle elles se préparent depuis la fin du mois de juillet. "Le premier match de la saison sera peut-être le dernier, continue le manager général. Si les collectivités ne nous tendent pas la main, le club organisera un dernier match le samedi 10 septembre contre Bouillargues en Coupe de France pour clôturer la saison. On a tout pour faire du haut niveau, on n’a juste pas notre outil de travail. On ne veut pas de hand féminin professionnel à Rennes."

Le compte à rebours est lancé pour un club qui existe depuis 20 ans. "Tout ça, ce n’est que de la politique, termine Jean-Luc Bosse le président. On manque de structure à Rennes et ça ne bouge pas. Il n’y a pas de projet. Il y a un peu de colère. On ne demande pas de sous, juste un local où s’entraîner."

Si la situation ne se décante pas, plusieurs actions devraient être menées pour faire bouger les choses. Des entraînements extérieurs, sur le parvis de la métropole rennaise, pourraient être organisés. Même si ses jours sont comptés, le Saint-Grégoire RMH continue de se battre pour espérer survivre. 

Nicolas Paolorsi