Mondial de hand: pour les Bleues, des leçons à tirer avant les JO 2020

Tenante du titre, l’équipe de France féminine de handball a quitté le Mondial 2019 au Japon dès le premier tour. A quelques mois des Jeux olympiques à Tokyo, Olivier Krumbholz et son groupe doivent corriger leurs erreurs.

C’est toujours compliqué de se relever après un tel échec. Championne d’Europe et du monde en titre, l’équipe de France féminine de handball est déjà éliminée du Mondial 2019 disputé au Japon après sa défaite contre le Danemark (18-20). Minée par les absences de certaines joueuses cadres et par un manque de rythme, les Bleues se contenteront de disputer les matchs de classement avant de rentrer à la maison. A quelques mois des JO de Tokyo l’été prochain, cette élimination au 1er tour prématurée fait tache. 

Mais Olivier Krumbholz et ses protégées entendent bien apprendre de leur mésaventure nippone afin de viser l’or olympique. "On va faire un débrief à la fin de la compétition pour voir comment on en est arrivé là et lancer cette année 2020, estime Allison Pineau, demi-centre de l’équipe de France. Il va falloir travailler sur des points précis et profiter du peu de matchs à jouer pour mettre en œuvre certaines choses. Mais par expérience, les Jeux ne sont pas l’affaire d’un match. On va avoir du temps pour se préparer et il y aura forcément des remises en cause."

Krumbholz prendra les décisions qui s’imposent

Après la claque reçue lors de ce Mondial, l’équipe de France doit se remettre au travail. Si la capitaine Siraba Dembélé et les gardiennes Cléopâtre Darleux et Laura Glauser devraient bien être présentes aux JO, Olivier Krubholz semble indiquer que cela devra aussi s’accompagner d’une reprise en main de son groupe.

Et le sélectionneur des Bleues a déjà promis du changement ce samedi lors de sa conférence de presse. "Le coaching participatif, c’est bien mais, il va peut-être falloir être un peu plus directif dans les mois à venir, a lancé le technicien avant d’estimer qu’il ne fallait pas non plus se montrer trop alarmiste. Ne commençons pas à nous déchirer. Ce serait dommage de tout remettre en cause. Des décisions seront prises en temps et en heure."

Retrouver l’envie de jouer (et gagner) ensemble

Le staff de l’équipe de France va également devoir s’attaquer à un autre problème majeur pour retrouver les sommets. En manque d’efficacité offensive au Japon, les Bleues n’ont pas affiché la solidité et surtout la solidarité qu’elles avaient érigées en marque de fabrique ces dernières années.

De leur médaille d’argent aux JO de Rio en 2016 à leur titre continental l’an passé, les Françaises avaient montré un état d’esprit incroyable. Lors du Mondial nippon, les guerrières avaient comme disparu. "Je sens qu’en interne, le groupe n’est plus le même que l’an dernier, a encore confirmé Olivier Krumbholz. Les lignes bougent et ça crée des problèmes des tensions, c’est certain."

Voilà peut-être même la principale tâche qui attend le sélectionneur tricolore d’ici Tokyo. Si la panne offensive des Tricolores pourraient rapidement s’estomper, il leur faut avant tout cette envie qui leur avait permis de conquérir le titre mondial. Et pour Allison Pineau, les Bleues n’avaient pas les crocs lors du Mondial nippon. La faute à une qualification déjà dans la poche pour les JO. "Peut-être que l’on a été trop dans la facilité en pensant que tout allait fonctionner naturellement, a indiqué la joueuse de 30 ans. Chaque aventure a son histoire et il faut toujours réécrire l’histoire, sans doute en repartant de zéro."

Du 24 juillet au 9 août 2020 lors des Jeux olympiques de Tokyo, l’équipe de France féminine de handball tentera d’écrire l’une des plus belles pages de son histoire en décrochant sa première médaille d’or aux JO. Mais pour espérer y arriver et éviter une nouvelle désillusion nippone, il faudra apprendre de cet échec si cruel au Mondial.

Jean-Guy Lebreton avec Antoine Arlot au Japon