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Mondial de handball: les Bleus et leurs "Francuz" à l'assaut de la Pologne

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Ils sont quatre Français à évoluer à Kielce, le "PSG" polonais du handball. Nicolas Tournat est arrivé en 2020 suivi de Dylan Nahi en 2021 puis Nedim Remili et Benoît Kounkoud. Les trois derniers, tous Franciliens, ont quitté le PSG pour l’un de ses rivaux sur la scène européenne. Le début du Mondial, ce mercredi (21h) avec France-Pologne en poule, aura une saveur particulière.

Bien que peu familiers du Spodek de Katowice, lieu du premier tour de la France au Mondial de hand, Nicolas Tournat, Dylan Nahi et Nedim Remili n’ont pas été trop dépaysés lorsqu’ils ont atterri à Varsovie lundi pour ensuite rallier Katowice, 300 kilomètres plus au sud. Si Benoît Kounkoud, autre international français de Kielce, a déclaré forfait à une semaine du Mondial, la colonie française en Pologne est devenue le premier contingent d’internationaux hors Starligue devant le FC Barcelone. Avec trois joueurs, Paris et Montpellier sont les seuls clubs à envoyer plus d’éléments en équipe de France (quatre joueurs chacun).

Dylan Nahi a franchi le pas en 2021 mais il avait signé son contrat deux ans avant en 2019, une pratique habituelle en handball. Le tonique ailier gauche, capable de jouer à l’arrière, ne boude pas son plaisir de jouer ce Mondial, un peu à la maison: "Il y a une saveur particulière parce que c’est en Pologne où je joue. Ce n’est pas trop loin de Kielce. Il y aura une sacrée ambiance. A nous d’être prêts. Je pense que ça sera chaud car c’est un Mondial chez eux. Ils jouent contre nous."

Même constat, chez le petit nouveau à Kielce, Nedim Remili. L’ancien arrière droit de Paris (de 2016 à 2022) ne regrette pas son choix de quitter le PSG l’été dernier pour Kielce et son coach considéré comme l’un des plus grands de l’histoire, Talent Dujshevaev. Malgré un problème au genou en début de saison qui a ralenti son adaptation, Remili est satisfait: "Je suis heureux car il fallait que je tente cette aventure à l’étranger. Cela a toujours été dans mes ambitions. Aujourd’hui, j’ai pris mon envol. Je ne regrette pas du tout. Cela ne se passe pas forcément comme je voulais avec quelques pépins physiques qui m’ont empêché de performer. J’ai la chance d’être entouré de Français et de super collègues."

Parmi ces collègues, il y a l’arrière gauche de la Pologne, Tomasz Gebala et ses 2,12m. Le géant, habituellement accompagné en sélection du joueur du PSG, Kamil Syprzak (2,07m), forfait à la suite d'une fracture de fatigue du péroné fin décembre, côtoie les Francuz ("Français" en polonais) de Kielce. "Ils essayent de m’apprendre un peu le français, plaisante Gebala. Mais eux aussi, ils apprennent le polonais. Pour Nicolas, c’est plutôt dur. Peut-être qu’il est un peu paresseux avec ça (rires). Dylan et Nedim, c’est mieux. Pour moi, après six et 18 mois, ils parlent plutôt bien. Mais sur le terrain dans les moments importants, on parle anglais pour bien se comprendre."

Une ambiance chaude attend les Français

Le Spodek, "la soucoupe" rassemblera ce mercredi 11.000 spectateurs. La salle, construite entre 1964 et 1971, avait déjà accueilli du handball avec l’Euro 2016 et a plus récemment accueilli le championnat du monde de volley-ball en 2022. Car le sport numéro un, ou à quasi égalité avec le football en Pologne, est bien le volley. "C’est dur pour le handball de grandir dans les grandes villes, confie Tomasz Gebala. Il y a le football, le volleyball. Mais dans les petites villes, le hand peut être le sport numéro 1. C’est le cas à Kielce, à Lodz. En Pologne, c’est le sport numéro trois. Après, on parle plus de handball quand il y a des résultats et des événements."

Côté français, on s’attend à une ambiance chaude. "On sait que l’influence de 10.000 ou 11.000 spectateurs peut être importante sur le moral, sur nous, sur les arbitres, complète Remili. On doit être préparé à ça. On sait ce qu’on est capable de faire. On a déjà prouvé en club ou en équipe de France."

En 2016 lors du Championnat d’Europe organisé en Pologne, les Bleus avaient perdu contre le pays hôte à Cracovie lors du troisième match du premier tour (25-31). Une défaite qui avait au final conduit à l’élimination de la France coachée par Claude Onesta à l’issue du tour principal. Une élimination qui marquait le déclin, relatif, des "Experts" qui étaient en janvier 2016, en début de compétition, champions d’Europe en titre (2014), champions du monde en titre (2015) et champions olympiques en titre (Londres 2012).

Arnaud Valadon