Dopage: la contre-attaque de Poutine

Vladimir Poutine - AFP
Le 5 décembre dernier, le Comité international olympique a décidé d’exclure la Russie des prochains Jeu Olympiques de Pyeongchang (9-25 février 2018). Moscou étant accusé d’avoir mis en place depuis plusieurs années un système de dopage institutionnalisé, seuls les sportifs russes jugés "propres" par les institutions antidopage internationales pourront se rendre en Corée du Sud pour disputer les JO sous bannière olympique.
Poutine: "qu'est-ce qu'il nous reste à faire?"
Alors que la Russie rejette les accusations de dopage d’état qui pèsent sur elle, Vladimir Poutine entend défendre coûte que côute les sportifs de son pays. Jusque devant la justice. "Je sais que plusieurs responsables sportifs internationaux ne le veulent pas, a contre-attaqué le président russe jeudi lors de sa grande conférence de presse annuelle. Mais qu'est-ce qu'il nous reste à faire? Nous serons obligés d'aider nos sportifs à défendre leur honneur et leur dignité devant les tribunaux."
Reconnaissant cependant que la Russie a aussi ses torts - "Nous sommes aussi coupables. Il y a eu chez nous des cas de dopage avérés." - Poutine a assuré que son pays allait "coopérer" avec le CIO et l’Agence mondiale antidopage. Mais celui qui va briguer un quatrième mandat en début d’année 2018 ne veut pas être l’unique cible de la lutte antidopage : "Mais il faut dire que dans les autres pays, cela existe aussi. Seulement là-bas, cela ne suscite pas une telle agitation."
Poutine sur Rodtchenkov: "Quelles substances lui donnent-ils?"
Sur le plan diplomatique, Vladimir Poutine a accusé les Etats-Unis de contrôler et de manipuler Grigori Rodtchenkov, le lanceur d’alerte à l’origine des révélations sur le dopage en Russie. "Il se trouve sous le contrôle et sous la protection du FBI, affirme Poutine. Pour nous, ce n'est pas un plus: cela veut dire qu'il travaille sous le contrôle des services spéciaux américains. Qu'est-ce qu'ils lui font? Quelles substances lui donnent-ils pour qu'il dise tout ce qu'il faut dire?" Rodtchenkov avait déclaré craindre pour sa vie en Russie lorsqu’il s’est réfugié aux USA il y a près de deux ans.