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"Ils seraient arrivés en arrosant avec des armes", trois attentats déjoués pendant les JO, confirme Gérald Darmanin

Retrait des anneaux olympiques de la Tour Eiffel à Paris, le 27 septembre 2024

Retrait des anneaux olympiques de la Tour Eiffel à Paris, le 27 septembre 2024 - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Gérald Darmanin, ministre de la Justice et ancien ministre de l’Intérieur pendant les JO, confirme que trois attentats ont été déjoués en France lors de la période olympique l’été dernier, dont il a donné quelques détails.

Dans une interview à la chaîne YouTube Legend, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, révèle que plusieurs projets d’attentats ont été déjoués en France sur la période des Jeux olympiques de Paris 2024. Il était alors ministre de l’Intérieur et en première ligne de la cruciale question sécuritaire de l’arrivée de la flamme en métropole, le 8 mai 2024 à Marseille, jusqu’à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques quatre mois plus tard, le 8 septembre 2024. Le procureur national antiterroriste, Olivier Christen, avait déjà annoncé ce chiffre en septembre dernier.

"Trois éléments qui auraient pu être extrêmement sérieux"

"On a déjoué trois attentats pendant les Jeux olympiques", explique-t-il. "On a communiqué très calmement après chacun des attentats et c’était trois éléments qui auraient pu être extrêmement sérieux, notamment à Saint-Etienne, qui était très particulier." En mai, la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) avait arrêté un ressortissant russe d'origine tchétchène de 18 ans soupçonné de vouloir commettre une attentat "d’inspiration islamiste" autour du stade Geoffroy-Guichard, qui accueillait plusieurs matchs de football durant les Jeux olympiques. L'attentat en préparation visait notamment des spectateurs et des membres des forces de l'ordre.

"La menace principale que nous avons principalement aujourd’hui et il y a quelques mois, c’est l’Etat islamique au Khorassan, une fraction de l’Etat islamique des ex-République soviétique, Afghanistan, Ouzbékistan", reprend Gérald Darmanin. "Ce sont eux qui ont frappé en Russie à l’attentat de Moscou (dans une salle de concert en mars 2024) avec des centaines de mort. C’est la mouvance la plus excitée aujourd’hui qui utilise des gens de leur nationalité, comme les Tchétchènes par exemple qui sont responsables de la mort de Samuel Paty, de plusieurs attentats. On avait déjà déjoué un gros attentat sur le marché de Noël en 2022."

"Quand vous arrêtez les gars, vous êtes contents quand même"

"Ce moment où on sait que l’Etat islamique au Khorassan est extrêmement violent, a les moyens de faire des attentats, dont on sait qu’il y a des cellules dormantes en France, où on a des informations, où va interpeller les gens… Là, c’était des supporters à Saint-Etienne qui attendaient en dehors du stade de football, comme on l’a connu au Stade de France (lors des attentats de 2015). Ils seraient arrivés en arrosant avec des armes. Quand vous arrêtez les gars, vous êtes contents quand même et vous vous demandez: ‘est-ce qu’il y en a d’autres?’"

Dans son interview, le ministre se félicite de l’énorme travail sécuritaire des services de l’Etat lors des JO. "Les Jeux ont été tellement bien préparés par les services et le ministère de l’intérieur", se réjouit-il. "Il y a eu un énorme travail en amont, de de perquisition, de suivi des objectifs, de mise sur écoute. On a fait des QR Code, on a fouillé toutes les caves et les catacombes, c’était très difficile de commettre des attentats mais tout est possible. Pour la première fois de l’histoire de l’aviation, on a arrêté le trafic aérien à 150 kilomètres autour de Paris sur toute une journée. On a fait des choses dingues."

NC