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Jeux olympiques 2024: les écologistes déplorent le coût des JO pour Paris

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Historiquement opposés à ce que la capitale organise les Jeux olympiques, les élus écologistes de Paris ont pointé du doigt ce jeudi le poids de cet événement pour les finances de la Ville, en s'appuyant sur un rapport de la Chambre régionale des comptes.

Bataille politique à Paris autour des Jeux olympiques d'été 2024. Les écologistes, alliés turbulents de la maire PS Anne Hidalgo, ont souligné ce jeudi le poids des Jeux pour les finances de la Ville, passées en revue par un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC). "Nous ne partageons pas tous les choix qui ont été faits par la maire: le financement massif des JO ou encore la police municipale, ce sont des dépenses dont nous nous serions judicieusement passés", a déclaré la conseillère EELV Alice Timsit lors d'un débat au Conseil de Paris sur ce rapport.

Historiquement opposés à ce que la capitale organise ces Jeux, les élus écologistes n'hésitent pas à voter contre les projets de leurs alliés socialistes, notamment en juin 2021 lors de la création de la police municipale. Outre "125 millions d'euros accordés à la Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques), et 25 millions pour l'Arena 2 (stade construit dans le nord de Paris)", les Jeux olympiques représentent "100 millions d'euros en dépenses de fonctionnement pour de l'événementiel, de la promotion et de la sécurisation", a souligné Alice Timsit, qualifiant ces dépenses de "gâchis".

Les écolos et LR montent au créneau

"La CRC ne manque pas de souligner que ces dépenses pèsent très lourd dans le budget de la Ville", a encore déploré l'élue écologiste, qui a également alerté la majorité sur la nécessité d'anticiper le moment où "les taux d'emprunt ne seront plus aussi attractifs" et les impôts des ventes immobilières "n'atteindront pas les niveaux espérés". Le rapport de la CRC, pour qui "la situation financière de la Ville de Paris s'est améliorée de 2014 à 2019", soit avant la crise sanitaire liée au coronavirus, mais pour qui la Ville "a eu un niveau d'investissement trop élevé par rapport à ses capacités financières", est "mesuré" mais "aboutit à la conclusion qu'il fallait gérer prudemment car on ne peut prévoir les événements à venir", a estimé l'élu d'opposition Pierre Casanova (Modem).

Compte tenu du "désengagement de l'Etat massif" avec la disparition "d'1,2 milliard de marges de manoeuvre annuelles" entre 2014 et 2019, l'adjoint (PS) aux finances Paul Simondon estime au contraire que le rapport montre que l'exécutif a fait preuve "d'une certaine rigueur". Pour David Alphand (LR), "la gauche parisienne est dans le déni" de la dette, qui pourrait atteindre 8,9 milliards d'euros en 2026 selon la CRC, et Anne Hidalgo "devra soit baisser les investissements (...) soit augmenter les impôts". Dans un courrier transmis jeudi à l'AFP, quatre associations demandent à la préfecture de région de saisir la CRC d'une demande de mise sous tutelle de la Ville afin d'assurer "la sauvegarde de Paris, financière et patrimoniale".

La Ville "devrait mettre peu ou prou 35 ans pour rembourser sa dette actuelle", "très alarmante" et qui "ne peut malheureusement qu'être vouée à augmenter", estiment les associations Union Parisienne, Sauvons notre Paris, Rouler Libre, et le Comité Marais Paris. En plus de mener "pléthore de projets pharaoniques" qui sont "injustifiés", la mairie mène "une politique publique de dégradation du patrimoine urbain" et "s'abstient d'entretenir la voirie", ce qui génère une accidentalité et in fine un coût d'indemnisation à sa charge, reprochent ces associations à Anne Hidalgo.

RR avec AFP