Jeux paralympiques 2022: Maxime Montaggioni, l’or de la revanche

Il y a quatre ans, Maxime Montaggioni regardait les Jeux paralympiques devant la télé, le genou immobilisé. Il venait de rentrer en France avec une rupture aux ligaments croisés d'un genou déjà fragilisé, après à une mauvaise chute à Pyeongchang lors d’un entraînement.
"Je pense que le moment le plus dur de ma vie, c’était le retour à la réalité avec mon genou pété, explique-t-il aujourd'hui. Tu te retrouves tout seul, tu pars un peu comme un pestiféré parce qu’il ne faut pas non plus avoir une mauvaise incidence sur le groupe… T’arrives chez toi, t’as rien à faire. Ça a été le summum de la frustration. Je ne souhaite même pas ça à mes meilleurs ennemis."
"Je ne comprenais pas pourquoi les gens pleuraient quand ils avaient une médaille aux Jeux, mais là j’ai compris"
Après une opération et trois mois très difficiles mentalement, Maxime Montaggioni commence alors à se projeter sur la suite avec, comme objectif lointain, Pékin 2022. Cet ancien pratiquant de taekwondo au haut niveau, né avec une malformation congénitale de l’avant-bras droit, retrouve peu à peu de l’espoir et son niveau, malgré une longue rééducation. "Je travaille aussi avec mon préparateur mental pour gommer toutes les appréhensions sur le genou", dit-il.
Cette année, le quintuple champion du monde niçois arrivait à Pékin en forme et comme l’un des favoris sur les épreuves de snowboard, malgré la rude concurrence des Chinois. Mais lors de la première épreuve, le snowboardcross, il est éliminé dès les quarts de finale pour deux centièmes.
"Pire scenario possible, je ne l’avais même pas envisagé… Deux centièmes qui balaient quatre ans d’efforts. Gros coup dur", lâche-t-il alors. Avant, donc, de briller ce vendredi sur le banked slalom : "J’ai chialé ! Je ne comprenais pas pourquoi les gens pleuraient quand ils avaient une médaille aux Jeux, mais là j’ai compris. C’est une émotion incroyable. J’en rêvais. Ne pas pouvoir participer à Pyeongchang, ça a été ma motivation, c’était tellement frustrant et dur, c’était une petite dépression..." Qui l’a amenée jusqu’à l’or paralympique.