
JO 2021: 33 médailles pour la France, un bilan décevant avant Paris 2024
Les feu d’artifices final des sports collectifs n’aura pas suffi pour intégrer le Top 5 mondial. Au terme de quinze jours de compétition, la France achève dimanche les Jeux olympiques de Tokyo avec 33 médailles dont dix titres.
Au terme d’un week-end conclu par une grosse moisson de six médailles dont trois en or, la France a redressé la tête et s’est assurée de la huitième place du tableau des médailles. Des performances sublimes des volleyeurs, des handballeurs et des handballeuses qui n’occultent toutefois le bilan décevant de la France au Japon.
Le CNOSF et la ministre Roxana Maracineanu avaient fixé pour objectif de faire aussi bien qu’à Rio en 2016 (42 médailles, 7e place au classement des médailles). Si ce total semblait compliqué à atteindre, la France n’a même pas réussi à s’en rapprocher et revient de Tokyo avec son pire bilan comptable depuis Athènes 2004. Et encore… En Grèce, la délégation bleue avait remporté une médaille d’or de plus.
Onesta: "Il faut prendre des décisions"
Du côté des officiels et des instances dirigeantes, on reconnait un bilan "mitigé" à Tokyo. Clairement, il faudra redresser la barre et faire bien mieux dans trois à domicile, pour Paris 2024.
"Ce que je veux dire, c'est comprendre pourquoi et comment faire mieux, a noté Claude Onesta, directeur de la haute performance ce dimanche. On se rend compte que les changements ne se font pas naturellement. Il faut prendre des décisions, parfois changer certains acteurs. Ce sont des décisions douloureuses, et parfois en détournant le regard, on ne fait pas le boulot. Je n'accepterai pas que le bilan soit édulcoré. Il y a des fédérations qui représentent beaucoup de médailles aux Jeux et qui ne sont pas au rendez-vous des résultats."
Le judo et l’escrime au rendez-vous
Plus gros pourvoyeur de la délégation tricolore avec huit médailles, le judo a porté la France. Teddy Riner, malgré son titre par équipe, regrettera de n’avoir pris "que" la médaille de bronze en individuel. La porte-drapeau Clarisse Agbégnénou a parfaitement assumé son rôle de leader.
Outre les stars des tatamis, le groupe France a aussi pu compter sur une équipe d’escrime de retour au sommet. Les tireurs bleus reviennent du Japon avec cinq breloques don en or. Si le titre surprise de Romain Cannone a provoqué une grande joie, les Bleus se sont ratés en au sabre malgré un statut de favori.
Enfin, les sports collectifs ont constitué de sérieux motifs de satisfaction pour la France. A l’exception du fiasco en football, toutes les équipes tricolores sont revenues du Japon avec une médaille.
L’argent pour les filles du rugby et les basketteurs, le bronze pour les basketteuses et le superbe titre des volleyeurs. Mention spéciale aux Bleus et Bleues du hand qui ont réalisé un fabuleux doublé en or.
Les déceptions de la boxe et de la natation
Pendant que Jean Quiquampoix assumait son statut de favori au tir au pistolet, cela n’a pas été le cas de nombreux français à Tokyo. Sans un dernier passage terrible de Pénélope Leprévost en saut d’obstacles par équipe, la France aurait glané l’or. Las, l’équipe de France d’équitation se contente d’une seule breloque en bronze au concours complet par équipe (contre trois podiums dont deux titres à Rio).
La boxe bleue a fait moins bien avec zéro médaille. Favori pour l’or en boxe, Sofiane Oumiha a déçu avec une élimination dès les quarts. Cinq ans après la razzia de Rio (six breloques) la boxe tricolore a signé un zéro pointé au Japon. Certes, les décisions arbitrales n’ont pas aidé comme pour Mourad Aliev mais c’est un échec pour les Bleus de John Dovi.
C’est à peine mieux en natation où seul le talent de Florent Manaudou sur le 50m nage libre a permis d’arraché une médaille d’argent. Après trois podiums consécutifs aux JO, le relais 4x100m messieurs a terminé à une triste sixième place. La natation bleue a signé son pire bilan comptable depuis Sydney en 2000. Dans le positif, certains jeunes nageurs et nageuses ont montré des choses prometteuses en vue de Paris 2024.
L’athlé a craqué
L’autre gros point noir de ces Jeux de Tokyo pour la France reste sans conteste l’athlétisme. Malgré de beaux espoirs de titres ou de podiums, l’équipe de France n’a décroché qu’une seule médaille avec l’argent de Kevin Mayer en décathlon.
Gêné par un souci physique au dos n’a jamais été vraiment capable de rivaliser pour l’or. Idem pour Renaud Lavillenie, lui aussi trahi par des blessures aux chevilles, et bien loin du podium lors du concours de saut à la perche.

Véritables chances de médaille voire de sacre, les hurdlers bleus sont passés à côté avec un Wilhem Belocian éliminé dès les séries et la quatrième place de Pascal Martinot-Lagarde en finale. Déception aussi pour les lanceurs français avec Alexandra Tavernier et Quentin Bigot au marteau (respectivement 4e et 5e). Mélina Robert-Michon, en argent à Rio, a été éliminé dès les qualifications du disque. Au total, seulement huit athlètes tricolores (sur 65) ont atteint les finales de leurs disciplines.
Il faudra corriger cela avant Paris 2024 avec des Bleus particulièrement revanchards. Le sport français dispose de trois ans pour retrouver le sommet de l’Olympe et préparer une grosse moisson aux Jeux olympiques.