JO 2022: "J’étais choquée", Braisaz-Bouchet jubile après son or inattendu

"Championne olympique!" Justine Braisaz-Bouchet n’était pas redescendue de son nuage au moment de se présenter face à la presse, près d’une heure après son or magnifique décrochée sur la mass start, ce vendredi lors des Jeux olympiques de Pékin. La Française, mal embarquée après les deux premiers tirs, a pris la tête en signant un sans-faute sur le premier tir debout. Elle l’a tenue jusqu’à la fin en reléguant les favorites norvégiennes - Tiril Eckhoff et Marte Roeseland (triplement en or sur ces Jeux) - loin derrière. Un sacre construit grâce à une approche de l’évènement sans pression.
"C’est peut-être la première course de ces Jeux où je ne me suis pas focalisée sur un résultat, a-t-elle confié. J’étais heureuse de courir, j’avais très envie de faire cette mass start. Je me suis dit: ‘ça va être une bataille aujourd’hui’. C’est peut-être les pires conditions que j’ai eues entre l’individuel et le sprint. J’ai saisi ma chance. Sur la première partie de course, je n’ai absolument pas pensé au résultat. Je sors 20e du premier tir, je refais une faute derrière. Mais sur le bord de piste, on n’a pas arrêté de me souffler: ‘ce n’est pas fini, ça va tourner avec le vent’. On dit tout le temps ça et finalement, c’est juste un scénario incroyable."
"Je sors du tir et sur la piste, je ne voyais personne!"
"Je suis sortie du premier tir debout en tête, rigole-t-elle, l’air de ne toujours pas en revenir. Je me vois partir du tapis et sur la piste, je ne voyais personne. Et les vois toute tourner sur l’anneau de pénalité. J’entendais la zone mixte qui me disait ‘t’es en tête’. Je me suis dit : ‘calme toi Juju, ne grille pas du jus’. Marte (Roeseland) ne me suivait pas. Je me suis dit que j’avais les cannes pour y aller. Je suis arrivée sur le (dernier tir) debout (une faute), j’étais vraiment très calme alors que le canon bougeait dans tous les sens. Je me suis dit ‘pars par la gauche (pour le sens des tirs), ton canon va être poussé par le vent. Tu n’as rien à perdre’. Je ressors, je fais mon tour de pénalité, j’entends la cloche et je me suis dit: c’est l’heure. C’était un dernier tour très long. Je me suis dit que si je me faisais reprendre 48 secondes, c’était la honte. J’étais choquée à l’arrivée."
Elle gardera cette journée comme le "meilleur moment" de sa carrière après des débuts de JO pourtant très compliqués. "J’avais fait le deuil de mon individuel (40e), de mon relais (6e) et ce matin je me suis dit: ‘meuf, ça fait deux fois que tu vas aux Jeux, tu as une chance fantastique’. J’étais simplement heureuse de faire cette mass-start’." Qu’elle termine en or. "C’est magnifique, c’est dingue."