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JO 2022 - snowboardcross: La principale adversaire des Bleues a passé 8 ans… en équipe de France

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Charlotte Bankes a participé à deux Jeux olympiques sous les couleurs françaises à Sotchi et Pyeongchang, mais représentera la Grande Bretagne ce mercredi à Pékin. Elle est l’une des favorites de l’épreuve de snowboard cross. La championne du monde a retrouvé le plaisir sur sa planche en même temps qu’elle changeait de drapeau. Une décision qui a fait grincer des dents à la fédération française.

Elle a filé à l’anglaise. Championne du monde en titre, et avec 3 victoires, 4 podiums en 5 courses cette saison, Charlotte Bankes sera l’une des principales favorites, et la grande adversaire des Françaises, menées notamment par Chloé Trespeuch. Qui est maintenant 99 points derrière elle au classement de la Coupe du monde. Le tout sous la bannière de la Grande-Bretagne (comme son frère William, alors que Tom court pour la France) . Et pourtant, jusqu’en 2018 et une décevante 7e place aux Jeux de Pyoncheang, Charlotte Bankes est encore une tricolore. Puis c’est la rupture. "Ça ne se passait pas forcément très bien au sein de l’équipe et les choix qui ont été pris après les Jeux de 2018 ont été une déception pour moi, il ne m’ont pas convenu. J’avais déjà en tête de peut-être arrêter, je ne savais pas trop ce que je voulais faire. Et puis, au lieu d’arrêter j’ai décidé de contacter la Grande Bretagne. Ils ont bien voulu m’accueillir et voir ce qui était possible", raconte-t-elle avant ces Jeux.

Charlotte Bankes: "On a trouvé des solutions en Angleterre alors que ça faisait 6-7 ans que je faisais le tour en France"

"Et depuis on a trouvé des solutions pour ma hanche (un problème récurrent avec l’équipe de France, NDLR), je peux m’entraîner correctement. Avec l’infrastructure qu’ils ont mis autour de moi ça s’est très bien passé, je me fais plaisir de nouveau sur le snowboard et c’est ça le plus important."

La hanche, c’est bien le nœud du problème pour Charlotte Bankes, arrivée avec sa famille dans les Alpes en 1999 (elle a alors 4 ans) et qui commence la compétition (avec les Bleues) en 2010. Mais l’année suivante, c’est la chute et une fracture de la hanche qui la handicape. "Le grand changement ça a été de pouvoir régler mes problèmes de hanche et ça j’ai réussi à le faire en Angleterre. On a réussi à trouver des solutions alors que ça faisait 6-7 ans que je faisais le tour en France et que je ne trouvais rien. J’ai fait des réathlétisations et ça ne marchais pas. J’ai trouvé des personnes spécifiques sur ce domaine qui ont réussi à m’aider."

Chloé Trespeuch: "On a grandi ensemble"

Face à l’armada française où Charlotte Bankes n'est qu'un élément parmi d’autres, les Britanniques mettent aussi en place une structure plus petite, mais uniquement centrée sur son succès, autour de son coach de toujours Jérôme Choupin, qui a lui aussi changé de pavillon. "Le fonctionnement est plus spécifique et plus petit et me correspond bien aussi. C’est l’addition de petits détails. Je suis aussi retournée aux sources et ça m’a fait un électrochoc."

Un choix qui n’a pas toujours été bien compris côté français mais qui est aussi une source de motivation supplémentaire. "C’est étonnant de voir une coéquipière qui a été formée par la France, explique Chloé Trespeuch à RMC Sport. On a un an d’écart, on a grandi ensemble sur les mêmes terrains d’entraînement. En plus c’est la rideuse du moment parce qu’elle est championne du monde en titre et qu’elle a gagné pas mal de coupes du monde en début de saison. Mais c’est un chalenge supplémentaire d’essayer de la battre." Et de faire remonter le drapeau français devant l’Union Jack au moment du podium.

Par PK et JR (à Pékin)