JO 2024: Clarisse Agbegnenou pourra-t-elle emmener sa fille au village olympique?

"J’aimerais bien avoir ma fille avec moi au village olympique", glisse la judokate Clarisse Agbegnenou à Emmanuel Macron, venu rendre visite à l’équipe de France de judo à l’INSEP mardi 23 janvier. Championne olympique aux Jeux de Tokyo en 2021, Clarisse Agbegnenou a donné naissance à une petite Athéna en juin 2022 avant de reprendre la compétition cinq mois plus tard.
"L’avoir me permettrait de me sentir bien et d’être à fond dans la dernière ligne droite avant les JO", confie la judokate de 31 ans. Une demande que soutient le président de la fédération française de judo Stéphane Nomis : "Ça dépend du CIO, s’il lui donne le droit, ça lui ferait plaisir et je ne vois pas pourquoi ça engendrerait une contre-performance. J’espère de tout cœur qu’elle va pouvoir le faire".
À Tokyo, les nourrissons autorisés mais pas au village
Mais en effet, la décision revient au Comité international olympique. Avant les Jeux de Tokyo, jamais la présence des enfants au village olympique n’était devenue un sujet de débat. En 2021, c’est la basketteuse canadienne Kim Gaucher qui lance le sujet en demandant au CIO d’autoriser sa fille de trois mois à venir au Japon. Soutenue par la footballeuse Alex Morgan qui souhaitait elle aussi, être accompagnée de sa fille, âgée de 1 an.
À l’époque, la pandémie empêchait les familles de voyager avec les athlètes mais le CIO a fini par céder, uniquement aux athlètes/mères allaitant leur nourrisson. Toutefois, les enfants n’ont pas été acceptés au village olympique et les rencontres se faisaient uniquement à l’hôtel. Une règle qui devra changer si la judokate Clarisse Agbegnenou venait à rester au village olympique avec sa fille.
"Le CIO travaille pour que les athlètes, notamment les femmes avec des jeunes enfants, puissent avoir des modes de garde", déclare le président du comité national olympique et sportif français David Lappartient. "On sera les premiers jeux ou la parité sera totale donc ça va dans le sens de l’accueil des enfants. Le CIO est très attentif à ces sujets-là". Le patron de Paris 2024 Tony Estanguet aussi s’était montré plutôt ouvert sur la question : "Le statut des athlètes qui sont jeunes mamans doit évoluer un peu. Nous devons trouver des solutions pour qu’il soit peut-être plus facile pour ces athlètes d’amener des bébés", confiait-il à AP il y a quelques mois.
Le bébé d’Amel Majri accepté en Australie
D’autant plus que la présence des enfants pendant les compétitions a déjà été autorisée dans certains sports. La joueuse de l’équipe de France de football Amel Majri s’était rendue à la Coupe du monde en Australie avec son bébé. "Quand j’ai les entraînements et les moments de groupe, c’est la nounou qui s’en occupe, elle a sa chambre à côté. Et quand j’ai du temps off, je peux profiter de ma fille", confiait-elle à L'Équipe. Reste à connaître la décision du CIO et peut-être que les athlètes des Jeux verront la petite Athéna courir dans les rues du Village olympique dans quelques mois.