JO 2024 (Triathlon): "on s’est baigné dans la Seine et on est toujours en vie", les fans balaient la polémique sur la qualité de l’eau

Et soudain, un coin de ciel bleu. Le triathlon féminin s’est élancé ce mercredi matin à 8h sous un horizon dégagé après une nuit de pluie qui a relancé les doutes et la polémique sur la qualité de l’eau de la Seine. Celle-ci avait été jugée trop dégradée lundi pour autoriser les hommes à prendre le départ (il aura lieu finalement lieu ce mercredi à 10h45). Le feu vert pour les femmes est arrivé très tôt ce matin et cela a soulagé le public déjà très nombreux à se masser le long du parcours une heure avant le départ, malgré les conditions très humides.
"Ailleurs, on ne se pose pas toujours cette question sur la qualité de l’eau"
Philippe, ancien entraîneur de triathlon en D1 dans les Deux-Sèvres venu accompagné de sa femme Marie-Jo, n’était pas particulièrement inquiet sur la qualité de la Seine. "Je l’ai déjà vu en Grands Prix, ça a déjà eu lieu", souligne-t-il. "Ailleurs, on ne se pose pas toujours cette question sur la qualité de l’eau. Ce sont des normes internationales et les normes françaises sont aussi très difficiles." Lui s’interroge davantage sur l’état glissant de la route après les fortes précipitations. "En vélo, avec les pavés, ça va être dangereux", prévient-il.
Trois autres supporteurs français, drapeaux et corne de brume en mains, regrettent, eux, le report de la course hommes mardi. Pour eux, le débat sur la Seine n’existe pas vraiment. "Je pense qu’ils auraient pu nager hier", assure Tom, venu de Fontainebleau. "Au pire, ils ont deux ou trois boutons. A Fontainebleau, on y va souvent et il n’y a jamais eu de problème, ils en font tout un plat. Quand on fait du paddle et qu’on tombe dans l’eau, il n’y a pas de problème, il y a des clubs de canoë, de kayak…. Honnêtement, c’est juste pour faire du blabla mais ils auraient pu se baigner hier. On s’est baigné dans la Seine et on est encore en vie."
Son pote Jérémy abonde: "Ok, il y a des règles à respecter mais ce n’est pas 20 minutes dans l’eau qui vont changer le cours d’une vie", estime-t-il. Ils ne vont pas boire la tasse 20 fois en nageant. Ça n’aurait pas poser de problème en nageant hier. Heureusement qu’ils ont pu le décaler aujourd’hui, qu’ils ont pas annulé ou transformer ça en duathlon."
Gérard, ancien pratiquant de course à pied, plusieurs marathons au compteur, se plie lui au travail "des experts". "C’est difficile de savoir mais je pense qu’il y a des triathlons qui se sont déroulés dans des conditions pas assez bonnes que la Seine". Se baignerait-il lui-même dans le fleuve? "Aujourd’hui, il pleut, sourit-il. "Mais sinon pourquoi pas?"