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JO Alpes 2030: Edgar Grospiron face aux premiers obstacles

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Au cœur d’une semaine où desdécisions structurelles doivent être entérinées, Edgar Grospiron, le patron du COJO va devoir pour la première fois de son mandat, débuté le 18 février dernier, se dégager de quelques obstacles.

"Si le dossier n’était que sportif, tout serait déjà ficelé…". Ce sentiment est partagé par de nombreux acteurs de ce dossier qui vit sur "un drôle de rythme", résume un acteur extérieur qui gravite dans l’environnement du COJOP 2030. Et de poursuivre : "C’était parti fort avec l’annonce, puis il y a eu la séquence Fourcade, et l’histoire de sa vraie-fausse candidature, avant que l’arrivée de Grospiron ne balaie tout dans son discours d’introduction. Et là, on est clairement dans un faux rythme."

Et ce "faux rythme" s’étire depuis plusieurs semaines. Le dossier du directeur général n’est toujours pas réglé. Si toutes les parties se mettent d’accord, ce point essentiel pourrait être finalisé ce lundi, avant une possible conférence de presse de présentation mercredi. Les rumeurs et interprétations s’engouffrent d’autant que le dossier, initialement, affiche une complexité rare : les JO de 2030 sont organisés sur deux régions, avec deux hommes forts (Renaud Muselier et Laurent Wauquiez) et un budget (largement) abondé par l’Etat et le CIO.

"Il faut me laisser du temps pour mettre en place les fondations"

Au sommet de la pyramide, Edgar Grospiron est forcément plus surveillé que les autres depuis plusieurs semaines. Et son épouse aussi. Nathalie s’affiche régulièrement à ses côtésdepuis son arrivée au pouvoir du COJOP 2030. Un fait qu’il ne cache pas, d’ailleurs dès son intronisation le 18 février dernier, sur la scène du stade de Lyon, l’ancien sportif avait insisté sur les échanges décisifs qu’il avait eu avec elle au moment de dire "oui" au défi olympien.

Et ce lien fort avec sa compagne revient régulièrement dans les différentes sorties médiatiques d’Edgar Grospiron. Mercredi soir, à Annecy, lors des des "Chrono d’or", les trophées récompensant les meilleurs athlètes de la FFS (fédération française de ski) avec le Dauphiné Libéré, le patron du COJOP 2030 a de nouveau évoqué ce thème-là. Au moment de dire un mot sur sa mission, il évoque "que sa famille comptait beaucoup " dans une période où "il (je) m’acclimate à ce job, il faut me laisser du temps pour mettre en place les fondations, en 2025 afin de débuter en 2026, la réalisation de JO exemplaires, bons pour les Français, bons pour l’environnement et bons pour les affaires."

Une phrase qui est loin d’être anodine. "Il sait que cela jazze dans les vallées et chez les élus", s’agace une source bien informée. Depuis quelques jours, une entité, qui a une voix qui porte dans ce dossier, montre clairement les dents : la région AURA. Notamment avec l’enveloppe de 500.000 euros qui n’a pas été votée à l’issue d’une décision de la commission permanente. Fabrice Pannekoucke, le patron de la région, a prévenu Edgar Grospiron le matin même du retrait de la délibération, alors que son homologue du Sud a déjà fait voter cette somme. Renaud Muselier l’a précisé lors de son échange avec la presse mardi dernier. Ce montant est une avance de trésorerie remboursable pour les premiers frais du COJOP.

Cyril Linette pressenti comme directeur général

Et dans cette "fronde", la présence de son épouse "qu’on on a toujours trouvé surprenante", insiste une source proche du dossier, est l’un des ingrédients du problème. Des interlocuteurs mettent en avant que sa compagne est partout, sur toutes les photos de la délégation et même présente ans le déplacement en Grèce, lors du premier grand oral de son mari au cours de la 144e session du CO en mars dernier.

L’un des autres problèmes mis en avant par plusieurs interlocuteurs, c’est sa présence lors de certains entretiens d’embauche du futur directeur général.  "Nous avons choisi un patron et non pas une first lady, il n’y avait aucune raison qu’elle y soit", tacle un autre acteur du dossier. Est-ce parce que la candidate de la région au poste de DG a été recalée lors du premier tour de table que la région AURA joue la rebelle ? "Nathalie, son épouse est très importante dans son fonctionnement", contre-attaque la garde rapprochée d’Edgar Grospiron. "Il ne s’en est jamais caché dans toutes ses prises de paroles publiques." Et elle est bénévole tout en conservant son étude de notaire sur Annecy. Approché mercredi soir à Annecy, à l’occasion des "Chronos d’or", Edgar Grospiron n’a pas été plus bavard sur ce sujet.

Tempête dans un verre d’eau ? Peut-être vu de loin comme le suggère un habitué de la mise en place de ce type de structure : "Je me méfie de tout ça, de ces bruits de couloir. Je ne suis pas sûr que le Tony Estanguet de la première année ressemble à celui des dernières semaines, des Jeux de 2024." A quelques jours du bureau exécutif, qui doit présenter le directeur général (Cyril Linette est pressenti mais pas encore validé par toutes les parties), Edgar Grospiron découvre que même s’il savait que la mission allait être compliquée, il ne s’imaginait pas que l’état de grâce ne durerait aussi peu longtemps.

Edward Jay