
JO Paris 2024: les députés alertent sur le problème de la sécurité privée
Le compte n’y est pas (encore). "À dix-huit mois des Jeux, la filière de la sécurité privée est confrontée à un déficit capacitaire inquiétant", indique la commission des affaires culturelles et de l’éducation dans son rapport publié ce vendredi. Selon ce document, "à dix-huit des mois des Jeux, la filière de la sécurité privée est elle-même confrontée à un déficit capacitaire inquiétant, alors que le COJOP (Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques, ndlr) aurait besoin de 22.000 à 33.000 agents de sécurité privée selon la Cour des comptes et n’en a sécurisé à ce jour, selon M. Thobois, que 4.500."
Etienne Thobois, le directeur général de Paris 2024, livre donc le premier nombre concernant la sécurité autour de l’évènement. Lors de son audition devant cette commission plusieurs appels d'offres attendaient encore un résultat. Le rapport poursuit : "Les pouvoirs publics et la région Île-de-France ont pris des mesures visant à accroître l’attractivité de la profession mais elles se sont révélées trop tardives pour que l’on puisse espérer que la filière soit en mesure de fournir les personnels nécessaires pendant les Jeux."
Les policiers et gendarmes au secours de la sécurité privée ?
Dans un rapport de la Cour des comptes publié début janvier, la Cour appelle "à une vigilance extrême et presse de finaliser au 1er semestre 2023 le plan global de sécurité des Jeux, pour stabiliser les besoins de sécurité privée dont le déficit des moyens est probable et pour planifier l’emploi des forces de sécurité intérieure."
La Cour des comptes demande donc de prévoir des scénarios alternatifs avec la "probable substitution, pour partie, des forces de sécurité intérieure à la sécurité privée pour des missions incombant à l’organisateur, la planification des moyens à engager doit être également anticipée et leur financement assuré par le COJOP". Les autorités devront surtout résoudre l’équation afin d’assurer un équilibre parfait entre les "missions de sécurité liées aux Jeux et la permanence des mesures de sécurité sur l’ensemble du territoire."
Dans le rapport publié vendredi, les députés signalent que "la charge incombant aux forces de sécurité intérieure sera très élevée et il est du devoir de l’État de prendre toutes les mesures pour alléger et simplifier leur tâche, notamment sur le plan technologique". D’autres responsables politiques demandent carrément le recours à l’armée pour cette période des Jeux Olympiques. A cette question, en janvier dernier, le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait expliqué : "Si à la fin des fins des fins des fins, il manque un certain nombre de personnes, nous regarderons ce que nous pourrons faire".