"Les gens ont leur chrono à faire, s'ils doivent vous écraser, vous marcher dessus, ils le feront sans hésiter", Emma Lombardi, 4e des dernier JO, piétinée sur le 10km de Lille

Des plaies à l’aine, au genou, dans le bas du dos, sur le coude et l’épaule. Emma Lombardi (24 ans) a partagé des photos des stigmates de sa douloureuse mésaventure vécue dimanche sur le 10 kilomètres de Lille. La triathlète, quatrième des derniers Jeux olympiques de Paris, avait pris le départ de la course pour "tester un peu la forme après le premier bloc de travail". "Et puis en sortie d’hiver j’aime toujours bien faire un 10 km. Toutes les conditions étaient réunies pour faire une bonne performance et chercher un bon chrono", a-t-elle ajouté sur son compte Instagram.
"Les gens ne se posent pas la question d’essayer de vous aider à vous relever, ils ont leur chrono à faire"
Mais les choses ne sont pas passées comme prévu pour la native de Chambéry qui a raconté son calvaire vécu au moment du départ dans une vidéo postée dimanche sur son réseau social. Placée en troisième ligne devant des milliers d’autres participants (ils étaient 10.000 inscrits au départ), elle a été prise dans une chute qui l’a traumatisée.

"Juste avant le départ ça se bousculait énormément, ça poussait énormément derrière", raconte-t-elle. "Tout le monde a joué des coudes pour passer et je me suis retrouvée au sol au bout de deux secondes. Je me suis fait piétiner, écraser. Les gens ne se posent pas la question d’essayer de vous aider à vous relever, ils ont leur chrono à faire. Donc s’ils doivent piétiner des gens au passage, ce n’est pas grave, vous écraser, vous marcher dessus, ils le feront sans hésiter. Honnêtement, j’ai cru que je n’allais jamais me relever, je voyais tous les gens qui me passaient dessus… Je crois que je n’ai jamais eu cette sensation-là, même sur un triathlon où la natation peut être un peu sauvage."
Dans cette machine à laver, Emma Lombardi a finalement pu compter sur un peu de soutien. "Certains ont quand même eu le bon sens d’essayer de bloquer les coureurs qui arrivaient pour m’aider et aider ceux qui étaient au sol à se relever", poursuit-elle. "Sans une aide extérieure, je pense que jamais je ne me relevais. Je ne fais pas beaucoup de courses sur route, j’en fais une par an, en prépa, pour tester la forme. C’est censé être un plaisir. On n’est pas sur un championnat du monde ou d’Europe. Bien sûr, tout le monde est là pour son défi personnel, pour aller chercher un chrono ou finir la course mais je pense qu’il faut garder un peu de civilité et de respect envers les autres. Je ne pense pas que ce soit dans les valeurs du sport d’écraser les concurrents, de leur marcher dessus parce qu’on pourrait perdre deux secondes dans son chrono final."
Enfin sur ses jambes, la championne du monde de relais mixte en 2022 a conclu la course en 32’30’’, à deux secondes de son meilleur temps sur la distance et avec la 9e place chez les femmes.