Tennis: Garcia va devoir cravacher pour aller aux JO

Eliminée au deuxième tour de l’Open d’Australie et en manque de résultats depuis six mois, Caroline Garcia, qui va flirter avec la 50e place mondiale, a cinq mois pour assurer son voyage en simple à Tokyo.

Il est arrivé que Caroline Garcia se présente en conférence de presse les yeux rougis après une désillusion. Suite à sa défaite au deuxième tour de l’Open d’Australie face à Ons Jabeur, la Française n’a pas paru effondrée. Face à la Tunisienne, qui l’avait battue quatre fois chez les juniors et une fois chez les pros – l’an passé à l’US Open –, elle n’a pas tenu la distance malgré un bon premier set (1-6, 6-2, 6-3). "Mon meilleur set depuis bien longtemps, souriait-elle après la rencontre. Le vent n’était pas facile. J’avoue que j’ai été servie en 2020 : j’ai joué à Auckland, Hobart et ici. A chaque fois, ça soufflait fort."

Depuis son accession aux huitièmes de finale de Roland-Garros en 2018, le bilan en Grand Chelem de la Lyonnaise s’est dégradée. Elle n’a remporté que six matchs dans les sept derniers Majeurs. Un bilan famélique, et une sorte de blocage qui a entamé sa confiance. Son classement en a aussi subi les conséquences. Numéro 4 mondiale le 10 septembre 2018, Garcia peut sortir du Top 50 à l’issue de ce premier grand rendez-vous de l’année.

Gaby Urpi a pris des notes

Cette dégringolade tombe au mauvais moment car le classement du 8 juin, au lendemain de Roland-Garros, va déterminer les admissions pour les Jeux olympiques 2020 de Tokyo. Et comme elle a quelques gros points à défendre en mai, le risque de rater les JO peut se matérialiser. La Française souhaite toutefois construire sur le jeu agressif qu’elle a développé lors de sa première manche face à Jabeur.

"L’an passé, j’étais lente et molle", a-t-elle lâché. Ce n’était pas une blagounette pour détendre l’atmosphère. "Vous avez vu mes matches l’an dernier?" La Lyonnaise se base sur son ressenti et des tests physiques inquiétants. "On travaille dessus", assure-t-elle avec un brin de mystère. Y-a-t-il du renfort dans l’air. Tranquillement assis dans un coin du court, Gabriel Urpi a suivi son match en prenant des notes sur un petit calepin. Ancien coach de Flavia Pennetta, ancien salarié de la FFT, il a rejoint il y a peu l’Académie Rafael Nadal en tant que coach en chef. Attirer dans ses filets une ancienne n°4 mondiale serait intéressant. Reste à savoir quel rôle aurait Louis-Paul Garcia, le papa…

En février, Caroline Garcia va aller à Saint-Pétersbourg puis dans le Golfe avant de revenir en Europe pour « son » tournoi de Lyon, organisé au Palais des Sports de Gerland du 2 au 8 mars. L’endroit idéal pour inscrire de précieux points pour les JO. Histoire de ne pas se crisper un peu plus…

Eric SALLIOT