Affaire Pinot: "M.Schmitt n’a porté aucun coup", assure son avocat

Le visage tuméfié de Margaux Pinot n’est pas le résultat de coups portés par Alain Schmitt, son entraîneur et compagnon, assure l’avocat de ce dernier. Invité sur BFMTV ce jeudi matin, Me Malik Behloul donne une version différente de celle de la judokate présentée dans la presse et sur les réseaux sociaux. La championne olympique assure avoir été frappée dans la nuit de samedi à dimanche à son domicile.
"Il a essayé de retenir de Margaux Pinot qui s’était jetée sur lui"
"M.Schmitt n’a jamais reconnu avoir porté des coups à aucun moment de ses auditions tout au long de cette procédure, c’est extrêmement important de le rappeler, a déclaré son avocat, ce jeudi. S’il y a eu une confusion, elle concerne les déclarations des policiers primo-intervenants qui, eux, disent – on ne sait d’où ils sortent cette phrase - qu’il reconnaît une dispute et une bagarre. Il a expliqué la même chose au cours de sa première et deuxième auditions en garde à vue, à savoir qu’il a essayé de retenir de Margaux Pinot qui s’était jetée sur lui. C’est un point extrêmement important. Deuxième point, j’ai entendu qu’il y avait eu des coups et des violences réciproques alors que non, il n’a porté aucun coup sur Madame Margaux Pinot."
Le conseil poursuit en invitant en parallèle les images du visage déformé de Margaux Pinot et les séquelles également présentes sur celui d’Alain Schmitt. "On pose la question pour Madame Margaux Pinot, pourquoi ne la posons-nous pas pour Monsieur Alain Schmitt? J’aimerais comprendre comment dans un cas on arrive à s’interroger sur la nature et la provenance des blessures et dans l’autre cas, on ne s’interroge jamais."


"D’après les déclarations de M.Schmitt, il expliquait que les coups et violences qui ont pu causer ces traces, marques, contusions et hématomes sur le visage, c’est lié au fait qu’ils se sont chiffonnés au sol, qu’ils sont tombés à plusieurs reprises et qu’ils se sont cognés tous les deux sur les murs de l’appartement de Mme Pinot, explique Me Behloul. Pour lui, comme pour elle, les traces sur le visage ont la même origine."
"Au moment où Mme Pinot saute sur M.Schmitt, il essaie de l’empêcher de le frapper et la tient, précise-t-il. Vous imaginez bien qu’il y a de la force déployée de part et d’autre. Vous pouvez imaginer cette scène où les deux se tiennent, se saisissent, bougent dans tous les sens et finissent par tomber, heurter des meubles, se relever, retomber et c’est la description des faits qui a été relatée par M.Schmitt depuis le début."
"Une chiffonnade, une tornade"
Il poursuit en indiquant avoir après la fracture du nez de M.Pinot lors de l’audience en comparution immédiate. "Concernant le nez cassé, on a appris ça à l’audience parce que des examens des unités médico-judiciaires (UMJ) n’ont pas établis ce constat-là, indique-t-il. A l’audience, un certificat médical – qui n’est pas des UMJ – a été produit évoquant cette fracture sans déplacement. Je ne suis pas médecin, je ne vais pas me permettre d’établir un diagnostic. La seule chose que je peux dire, c’est qu’il n’y a pas d’autres explications et que c’est la seule plausible. Vu que M.Schmitt n’a pas porté de coups, c’est suite à cette chiffonnade, cette tornade qui s’est déployée dans l’appartement de Mme Pinot lorsqu’ils se sont saisis tous les deux et lorsque M.Schmitt s’est défendu."
Il conclut enfin sur la nature des relations dans le couple que Margaux Pinot a décrit comme conflictuelles. "On est face à quelqu’un – M.Schmitt – qui doit partir dans cinq heures pour prendre un vol vers Israël, rappelle-t-il pour resituer le moment des faits. On est dans une démarche où c’est M.Schmitt qui quitte Margaux Pinot. Le deuxième point essentiel: quand M.Schmitt sent que la tension monte décide de commander un VTC afin de quitter l’appartement de Margaux Pinot et c’est elle qui va vers lui et le retient. C’est suite à leurs échanges verbaux que la situation dégénère. On a produit les messages au cours des dernières semaines entre M.Pinot et M.Schmitt. A aucun moment, ils ne laisseraient transparaître ce que Mme Pinot a tenté d’expliquer au tribunal – et qui n’a pas convaincu le tribunal. Quand on voit les messages où elle explique qu’elle est triste de le voir partir, qu’elle lui en veut, qu’il l’abandonne, on a du mal à comprendre comment c’est lui qui exercerait un contrôle et une pression sur elle. Elle est d’ailleurs la seule à le dire. Tous les témoins entendus de l’entourage de Mme Pinot n’ont, à aucun moment, évoqué cette pression, cette contrainte, cette emprise qu’il pourrait avoir sur elle."