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Amandine Buchard "s'éclate" dans son double projet judo-rugby

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Joueuse du Stade français rugby depuis plusieurs mois, la moins de 52 kilos a renoué avec le judo à l’occasion du tournoi de Tbilissi ce vendredi. Une jolie victoire qui lance bien ce double projet judo-rugby. Elle avoue que sa pratique du ballon ovale l’a aidée dans son judo.

Amandine Buchard, étiez-vous heureuse, stressée, de renouer avec le circuit international du judo après plusieurs mois au rugby ?

En toute honnêteté, je suis venue avec un coude blessé qu’on a essayé de soigner. Lors du stage à Nymburk (République tchèque), on m’a donné une semaine de repos et on m’a demandé si je voulais aller en Géorgie. J’ai dit oui car je n’ai pas fait de compétition depuis les JO. Il y a aussi un nouveau staff, je n’ai fait que 6-7 fois judo depuis les JO. Je ne voulais pas faire un pas en arrière. Je me suis dit que ce seraient quelques repères bons à prendre. Cette compétition je l’ai abordé en me disant ‘donne ce que tu as à donner et on verra’.

Malgré ce coude, on ne vous a pas senti y aller comme à l’entraînement. Vous vouliez cette victoire ?

Il y a toujours cette volonté de gagner. Chaque fois que je suis sur une compétition je sais avec quelles armes j’arrive mais j’ai cette volonté de gagner. Pour le rugby, ce coude ne me gêne pas. Mais en judo, sur des gardes croisées, sur kata-guruma ou morote-seoi-nage (mouvements d’épaule) ça me gêne. J’étais venue dans l’optique d’essayer de faire du judo autrement pour éviter de tirer sur ce coude.

Qu’est ce que vous a apporté le rugby sur cette première compétition, que ce soit sur le plan mental ou judo ?

Le bienfait ressenti est d’abord psychologique. Comme je prends du plaisir au rugby, j’ai un peu moins de pression au judo. Sur un terrain, il y a beaucoup de contacts. Grâce à ça j’ai moins peur du contact en compétition de judo. J’ai réussi deux changements de direction. Je n’avais jamais réussi ça. La pratique du rugby m’aide à avoir moins peur du contact. A l’entraînement, je peux faire certaine choses mais moins en compétition car j’ai peur de prendre des risques. Aujourd’hui, je n’ai pas eu cette sensation-là. J’ai pris un peu plus de plaisir au fur et à mesure de la journée.

Au final, c’est un bilan satisfaisant ?

Je suis contente. J’ai un double projet. Ça fonctionnait bien au rugby ces dernières semaines. Quand j’allais retourner au judo, j’avais à coeur que ça fonctionne bien. Pour l’instant, c’est possible, je m’éclate. Ça me permet aussi d’être moins stressée au judo et d’être un peu plus libérée dans ma tête.

Ce tournoi c’est aussi le début avec un nouveau staff. Comment cela s’est passé avec Jane Bridge ?

S’engager dans cette nouvelle olympiade avec un nouveau staff, c’est dur. Christophe Massina (son ancien coach) m’avait un peu prévenue avant la fin des JO. Séverine Vandenhende et Ludovic Delacotte ne sont plus là non plus. Avec Jane, j’ai un peu l’impression de retrouver Cathy Mouette, ma première coach de judo, dans les dimensions (rires). Elle va m’apporter des choses nouvelles, une nouvelle vision du judo. J’ai hâte d’apprendre d’elle.

Propos recueillis par Morgan Maury