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Judo: Buchard, Cysique, Agbégnénou, Dicko... c'est l'heure du retour

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Cinq médaillés individuels des Jeux olympiques 2024 font leur retour à la compétition ce week-end à Tbilissi en marge de ce tour estampillé Grand Chelem. Clarisse Agbégnénou, Amandine Buchard, Sarah-Léonie Cysique, Romane Dicko et Luka Mkheidze lancent leur quête vers les JO 2028. Le moins de 60 kilos s’est confié à RMC Sport. Focus sur les quatre combattantes tricolores.

-52kg : Amandine Buchard a posé ses crampons


Sur ses stories Instagram, on l’a davantage perçue en train de transpercer les défenses sous le maillot des Pink Rockets du Stade Français que de placer son fameux kata-guruma (roue autour des épaules). La double médaillée olympique des moins de 52 kilos s’est lancée dans un drôle de défi depuis la rentrée: allier à haut niveau rugby et judo. Avec le Stade Français, présent au deuxième échelon national, elle vise aussi grand qu’en judo. Elle rêve d’accrocher la sélection pour Los Angeles en rugby à VII ou de rejoindre le XV de France féminin. Pour l’instant, 5 essais et une transformation sont à son bilan comptable.

C’est l’heure de revenir sur le tatami. Buchard a besoin de cette parenthèse rugby dans son quotidien judo. Peut-être que ces allers-retours lui permettront de libérer son judo, elle qui n’est jamais aussi forte que lorsque sa tête ne la travaille pas. Pour l’instant, elle ne s’alignera pas aux Europe le mois prochain. Elle a déjà son ticket pour les Mondiaux fin juin à Budapest où elle rêve d’accrocher ce premier sacre planétaire qui lui échappe. A Tbilissi, elle débarque avec le statut de tête de série numéro une. En face, des filles qu’elle a l’habitude de dominer.

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-57kg : Sarah-Léonie Cysique


La judoka de Boulogne-Billancourt déboule dans la cité géorgienne avec le statut de tête de série numéro une comme Buchard et Romane Dicko. Spectatrice du tournoi de Paris, elle a vu sa compatriote Martha Fawaz s’imposer sur un maître sasae-tsuri-komi-ashi (mouvement de jambe), une technique que SLC maîtrise aussi très bien. Fawaz mais aussi Faïza Mokdar voire Priscilla Gneto vont essayer d’embêter la titulaire du fauteuil des moins de 57 kilos depuis la fin de la décennie 2010.

Fawaz, aussi présente à Tbilissi, a obtenu une sélection pour le championnat d’Europe, histoire de voir si elle peut se rapprocher de l’étage occupé par Cysique qui, elle, ira aux championnats du monde. Cette année, elle a aussi vu débarquer à l’Insep la Japonaise Haruka Funakubo, troisième des JO, pour huit mois. Elle est venue progresser sur le style européen. A l’inverse, Cysique pourra aussi grapiller quelques tuyaux sur le style nippon. Une présence qui sera forcément enrichissante pour la Tricolore à la recherche de son premier grand titre.

-63kg: Clarisse Agbégnénou, une sortie avant l'Europe

La sextuple championne du monde a gagné son premier combat hors des tatamis en 2025. Elle avait demandé à être intégré à la sélection des championnats d’Europe cet avril à Podgorica et pas à celle des championnats du monde comme cela a été le cas dans un premier temps. Elle a obtenu gain de cause. Depuis sa médaille de bronze à Paris, Clarisse Agbégnénou a opéré de grands changements autour d’elle, dans sa garde rapprochée. Par ailleurs, elle n’a plus Ludovic Delacotte à ses côtés à l’entraînement. Ce dernier est maintenant au chevet de l’équipe masculine.

Pour l’instant, elle a choisi d’évoluer avec Gianni Locarini, qui lui enseignait jusque-là l’art du Mouvement. En Géorgie du beau monde, notamment la Néerlandaise Van Lieshout, championne du monde 2024, la Canadienne Klimkait montée des moins de 57 kilos. Manon Deketer, aussi présente aux Europe, est alignée. Avec la jeune Melkia Auchecorne, elle forme une sacrée doublette pour empêcher Clarisse Agbégnénou de participer à ses 4es JO consécutifs.

+78kg : Romane Dicko , se soigner par la victoire


S’il y a une médaillée qui a quitté les JO avec le cœur endolori c’est bien la Parisienne. Sa médaille de bronze en individuel alors qu’elle était la grande favorite et sa défaite en finale du par équipe contre une Japonaise de la catégorie inférieure, malgré la victoire finale des Bleus, l’ont touché. Elle n’a pas hésité à raconter sa détresse, ses moments à pleurer seule dans sa voiture le soir. Dicko est parti aux antipodes avec Emma, sa sparring-partner, tracer la route dans un van.

Le temps a fait son effet. Sa semaine de compétition a commencé la veille de son départ pour Tbilissi par un contrôle anti-dopage aux aurores. Pas de quoi lui enlever le sourire d’être de retour sur le circuit. En Géorgie elle aura à ses côtés son amie Julia Tolofua, qui lorgne son trône comme le vise Léa Fontaine, victorieuse à Paris au début du mois de février. Dicko n’aura plus sa fidèle Séverine Vandehende sur la chaise mais Jane Bridge ou Kilian Le Blouch. Après Tokyo en 2021, elle s’était envolée vers son premier et pour l’instant unique titre mondial en 2022 en Ouzbékistan. Peut-être que cette année lui servira encore de rampe de lancement.

Morgan Maury