Judo (Tbilissi): Mkheidze et Buchard déjà à l'or

Un sourire jusqu’aux oreilles pour l’un, un poing conquérant pour l’autre. Deux manières de célébrer leur succès devant le public géorgien. Il y avait un versant sentimental pour Luka Mkheidze (-60kg). Le super-léger du Paris Saint-Germain n’avait jamais eu l’occasion de s’exprimer dans le grand tournoi de son pays natal. Amandine Buchard (-52kg) voulait montrer que son double projet rugby-judo ne lui avait pas fait perdre sa capacité à jeter ses adversaires sur le dos. Cette doublette, double médaillée olympique en individuel, a réussi un retour convaincant sur les tatamis pour la première fois depuis les Jeux olympiques l’été dernier. Sarah-Léonie Cysique (-57kg) n’est pas allée aussi loin, sortie sur un balayage dès son premier combat.
Mkheidze rêvait de s’imposer sur sa terre natale. Il a donné de sa personne finissant avec un joli cocard sous l’œil droit. Il a aussi puisé au fond de ses réserves pour éliminer l’Israélien en quart de finale après un combat de 12 minutes. Le vice-champion olympique a toujours été généreux dans cette journée, toujours sur l’attaque, essayant de trouver toutes les ouvertures. Un mouvement d’épaule en demi-finale et ce contre en surpassant sur le jeune Brésilien Michel Augusto en finale.
Amandine Buchard a-t-elle cru que l’Israélienne Primo était une rugbywomen lorsqu’en finale elle vient la plaquer au-dessus de la taille pour ippon? Malgré un coude endolori et le peu de séances de randoris, la judoka du Stade Français a tenté, montré deux fois un changement de direction avant de balancer une attaque forte. Pour l’instant, rugby et judo semblent se compléter. Parfait pour celle qui cherchait justement cette respiration.
Boukli et Fawaz également sur la boîte
L’équipe de France a ajouté deux autres récompenses. En argent au tournoi de Paris, Shirine Boukli (-48kg) descend d’une marche après une défaite contre la Mongole en demi-finale à cause d’une fausse attaque. En place de trois, elle met une clef de bras à l’Italienne en moins d’une minute. Chez les moins de 57 kilos, Martha Fawaz a frôlé un joli doublé Paris-Tbilissi. Dans une finale échevelée contre la locale Eteri Liparteliani, elle mène d’un waza-ari et de deux yukos avant de voir la puissante caucasienne remonter au tableau d’affichage valeur après valeur et d’en finir sur un ultime accrochage. Un résultat qui doit consolider sa confiance à un mois de son premier championnat d’Europe.
Demain, place aux catégories intermédiaires avec Clarisse Agbégnénou et Manon Deketer en moins de 63 kilos mais aussi Joan-Benjamin Gaba chez les moins de 73 kilos.