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Judo: "Je ne pensais pas que ça arriverait avant Paris", la joie de Romane Dicko après avoir battu la championne olympique Akira Sone

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En allant ce dimanche à Astana pour disputer le tournoi du Kazakhstan, Romane Dicko savait qu'elle allait trouver sur sa route la Japonaise Akira Sone, championne olympique et qui sera à Paris pour les JO. La Parisienne a remporté leur affrontement de manière éclatante en clouant Sone au sol. Une victoire, une médaille d'or et une mine d'informations pour la favorite au titre en plus de 78 kilos cet été.

Romane Dicko, vous gagnez ce tournoi du Kazakhstan en battant en demi-finale la Japonaise Akira Sone, championne olympique et que vous n'aviez jamais dominée. Racontez-nous comment vous avez préparé ce combat et comment vous avez réussi à l'immobiliser.

Oui forcément j’attendais ce match! On ne s’était prises qu’une fois en individuel, et c’était en 2017 en juniors aux championnats du monde (victoire de Sone). Entre temps, beaucoup de choses se sont passées pour elles et pour moi. Nous n’avions jamais vraiment eu l’occasion de se reprendre (il y a eu la finale par équipes aux JO 2020, victoire Sone, NDLR). Je pense que - pour elle, comme pour moi-, nous savons que l’autre est peut-être - sur le papier - la plus grande "menace" pour le titre olympique de chacune. Je dis ça sans négliger aucune autre fille du tableau. C’était important pour moi d’avoir des repères, de pouvoir la sentir dans mes mains. Je ne pensais pas que ça arriverait avant Paris mais ça a été le cas à Astana. Tant mieux. Je pense aussi que psychologiquement c’était un match important. Le combat en lui-même, je n’avais pas forcément prévu de faire cet espèce de contre (elle éclate de rire), c’était vraiment de l’instinct! Les consignes étaient de ne pas la laisser s’installer au revers, et d’être très forte avec mon bras droit installé.

En finale, vous l'emportez face à la Chinoise Xin Su sur une clef de bras (juji-gatame). C'est nouveau!

Une clef de bras, qui l’eût cru! Je pense que j’ai choqué plus d’une personne, dont moi-même! C'est forcément hyper positif! Ça montre que je sais faire des choses différentes, et que le travail mis en place à l'entraînement commence petit à petit à venir en compétition. C'est ce qu’on cherche!

"Numéro une mondiale, ce n’était pas forcément mon but"

Grâce à cette médaille d'or, il y a de très grandes chances que vous soyez tête de série numéro 1 aux JO avec la pression qui accompagne ce statut. Qu'est ce que cela signifie?

Numéro une mondiale ce n’était pas forcément mon but. Disons que sur le papier c’est satisfaisant forcément, mais ça n’était pas l’objectif. L’objectif était d’être performante à toutes mes sorties! Et ça a été le cas, donc l’objectif est rempli! Il n'y a pas de pression par rapport à ce "statut", vraiment aucune.

Vous n'avez plus de compétition jusqu'au 2 août date de votre entrée en lice aux JO. Place aux réglages?

On a encore une semaine d’entraînement, avant deux semaines off pour celles qui ne font pas les mondes (Shirine Boukli, Sarah-Léonie Cysique et Dicko). Je vais essayer de profiter un peu de ma famille et de mes proches, avec Sarah-Léonie on va aussi sûrement aller 3-4 jours au soleil pour couper complètement, et après c’est la fin du tunnel! Que des blocs de stages jusqu’aux Jeux, en commençant par Biarritz début juin. On rentre dans la période d’affinage, d’affutage. C'est la période la plus importante selon moi. La période où l’on va régler les détails, ces mêmes détails qui feront la différence le 2 août pour moi.

Propos recueillis par Morgan Maury