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Mondiaux de judo: Riner vise le grand huit

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Teddy Riner entre en lice ce samedi à Astana (Kazakhstan) lors des championnats du monde, en catégorie des plus de 100kg. Le Français vise un huitième sacre mondial, une performance encore jamais réalisée dans l’histoire du judo.

Planter la dernière banderille pour devenir une fois pour toutes le plus grand judoka de l’histoire. Voilà l’objectif de Teddy Riner, qui dispute ce samedi les Mondiaux de judo à Astana (Kazakhstan) en catégorie des plus de 100kg. Le Français de 26 ans vise un huitième sacre mondial qui ferait de lui le plus grand judoka de l’histoire. « Je me dis peut-être que je vais rester à sept mais huit ça me botte, ça me fait envie », lâchait-il en toute décontraction avant de partir pour Astana.

2007 à Rio, 2008 à Levallois, 2009 à Rotterdam, 2010 à Tokyo, 2011 à Paris, 2013 à Rio et 2014 à Tchelyabinsk. Ne manque plus qu’Astana en 2015. Sept titres mondiaux, aucun judoka n’a réussi pareil exploit à part Riner. Mais chez les femmes, deux athlètes en sont au même stade : la Japonaise Ryoko Tani (-48 kg) et la Chinoise Wen Tong (+78 kg et toutes catégories). Si le Français s’impose à Astana ce samedi, il deviendra le plus grand, hommes et femmes confondus.

Invaincu depuis 2010

Opéré du coude en février, victime d’une blessure au gros orteil en mars, la force tranquille du judo français a patienté six mois sans combattre, avant de faire son retour sur les tatamis lors du Masters de Rabat, en mai dernier... où il a gagné ses quatre combats sur ippon. Riner l’invincible. Le judoka n’a plus été battu depuis septembre 2010 et la finale toutes catégories des Mondiaux de Tokyo, où il s’était incliné sur décision arbitrale.

Médaillé d’or à Londres, il se mettra ensuite en quête d’un nouveau sacre olympique à Rio l’an prochain. « Je pense beaucoup à cet évènement, à cette médaille, expliquait Riner avant la compétition. En plus elle arrive à point nommé. Un an avant les Jeux, c’est important pour moi de marquer mon territoire et de dire aux adversaires : "ça sera pour moi et pas pour vous". » La concurrence ne fait pas peur à un ogre comme lui. « J’ai l’impression que là, ce championnat sera très relevé et que ça va être une belle guerre », se réjouit-il. Le sourire est sincère mais les dents sont longues, signe d’une faim insatiable de titres.

Maret et Andéol également en piste

Maret a les armes

Cyrille Maret (-100kg) tourne autour de sa première breloque mondiale. Il a disputé son premier championnat du monde en 2009 sans jamais monter sur la boîte depuis. Le costaud de Bourgogne est en progrès chaque année comme en attestent ses trois médailles européennes consécutives mais il y a toujours un os indigeste à l’échelon planétaire. Il a battu presque tous les meilleurs de sa catégorie et peut-être que ce samedi la clef ouvrira enfin la porte. A lui d’être sérieux. Le deuxième tour sera brûlant. A priori contre le Kazakh Rakov, champion du monde 2009. Il faudra à tout prix rejoindre les quarts de finale, normalement face à l’Azéri Gasimov. Ensuite, tout sera possible.

Andéol pour l’exploit

Double championne d’Europe des lourdes, Emilie Andéol (+78kg) s’inscrit déjà dans la lignée de Christine Cicot et Anne-Sophie Mondière. Sa médaille de bronze mondiale l’an passé avait confirmé que la courageuse girondine était capable des plus grandes choses. Et ce samedi, il faudra déchaîner toute sa force car ce qui lui est proposé est abominable sur le papier. Cela commencera avec la Japonaise Tachimoto, médaillée mondiale, puis la Brésilienne ou la Coréenne, et ensuite peut-être la championne olympique cubaine. Presque impossible de faire plus dur.

A.Bo avec M.M