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Paris Grand Slam (judo): "J’ai été le patron", Valadier-Picard savoure son premier titre

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Le judoka de l’ACBB a remporté son premier Paris Grand Slam avec maestria. Une finale où il bat le Japonais Kenta Sekimoto sur deux beaux mouvements de judo. Le résultat d’une immersion au Japon l’été dernier. "RVP" se positionne déjà pour tenter de déloger Luka Mkheidze du fauteuil de leader des moins de 60 kilos français.

Romain Valadier Picard, gagner à Paris est-ce important dans une carrière ?

Évidemment ! Gagner Paris ça fait plaisir, avoir une première médaille d’or en grand slam, ça fait plaisir mais ce qui me fait encore plus plaisir, c’est d’avoir battu un Japonais. C’est le premier Japonais que je bats, il faut se le dire. J’ai perdu en junior, j’ai perdu en senior. Cet été, je suis allé au Japon. Je me suis entraîné comme un chien pendant que certains profitaient de leurs médailles des JO. Ça fait plaisir de voir ce travail récompensé.

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Qu’avez-vous retiré de vos deux longs stages au Japon l’été dernier ?

J’en ai tiré beaucoup de bénéfices, que ce soit sur la posture, les jambes, pour atteindre le meilleur niveau. C’est une des étapes importantes ce travail de jambes, les ashi, l’allier au travail du judo debout. Ça m’a permis de m’imprégner de cette culture du judo au Japon, cette façon de faire du judo. C’est en partie grâce à ça que j’ai gagné cette finale.

Vous connaissiez Kenta Sekimoto ?

Je l’avais déjà pris en junior et j’avais perdu. J’ai demandé à son université de Meiji de venir m’entraîner, mais elle n’a pas accepté.

Ce succès compte aussi dans le duel qui vous oppose à Luka Mkheidze ?

Luka n’a pas fait Paris, j’ai fait et j’ai gagné. Je veux montrer que je suis là, que je serai bien un adversaire redoutable pour cette nouvelle olympiade et que j’irai chercher la sélection olympique. Les JO sont déjà dans un coin de ma tête, mais d’abord il y a les championnats d’Europe et les Mondiaux. Cette victoire me permet de prendre un peu d’avance. Il faut confirmer, car le travail n’est jamais terminé jusqu’à la médaille olympique ou mondiale.

De l’extérieur on a eu l’impression de voir un nouveau visage chez vous ?

J’essaye d’aborder mes compétitions de manière plus sereine, d’être plus serein, d’être un peu zen, de me reposer entre les combats. Ça me permet d’arriver plein d’entrain et d’énergie sur mes combats. C’est aussi l’expérience qui me permet d’avoir cette ‘sérénitude’.

Qu’avez-vous aimé dans votre journée ?

J’ai fait tomber, j’ai fait de la liaison au sol. Personne à part le Japonais ne m’a mis en danger. Je peux me permettre de me dire que j’ai été le patron. Les journées comme ça font plaisir.

Avez-vous apprécié les nouvelles règles ?

C’est parfait. J’ai le droit de mettre les mains dans le kimono, ils laissent travailler au sol, il n’y a plus de sortie de tapis. Ces nouvelles règles sont à l’avantage du judo et à mon avantage.

Propos recueillis par Morgan Maury