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Natation: cinq mois après avoir heurté le mur aux JO, Ndoye-Brouard a "toujours une appréhension"

Yohann Ndoye-Brouard

Yohann Ndoye-Brouard - ICON Sport

Après les JO de Tokyo au cours desquels il avait été disqualifié pour avoir heurté le mur avec sa tête cet été, le nageur tricolore Yohann Ndoye-Brouard (21 ans) avoue ne pas être complètement serein dans le bassin. Un handicap alors que les championnats de France ont débuté à Montpellier.

C’était une des images marquantes des Jeux olympiques de Tokyo l’été dernier. Le Français Yohann Ndoye-Brouard qui percute le mur avec le bras puis la tête au virage du 100m dos en demi-finales. Une erreur rarissime à ce niveau. Disqualifié après cet incident, il avait expliqué être victime d’une maladie dégénérative des yeux, un kératocône qui déforme la cornée.

Cinq mois après, le nageur d’Annecy était "un peu stressé" avant les séries du 100m dos ce vendredi matin aux championnats de France de Montpellier dont il a réalisé le meilleur temps en 53s65c. "C’était ma première course en grand bassin depuis les Jeux olympiques… Ça se passe bien, je n’ai pas raté de virage ! J’ai toujours un peu d’appréhension, c’est fou! Je me dis : "ah ça fait longtemps que je nage là (il fait comme si il se retournait pour voir où est le mur, ndlr), je jette un coup d’œil à droite à gauche. J’y pense quand je suis dans une piscine que je ne connais pas bien. Par exemple à l’INSEP où je m’entraine tous les jours, je connais le plafond par cœur, je sais que telle chaise est placée à tel endroit et quand j’arrive dans une grande piscine comme Montpellier c’est plus compliqué. Donc j’ai un peu d’appréhension mais ça se travaille à l’échauffement et en répétant les courses. Ce soir (vendredi) par exemple ça ira beaucoup mieux."

Il n'exclut pas une opération

Depuis Tokyo, Ndoye-Brouard n’a que partiellement réglé le problème. "J’ai fait une petite opération au mois de septembre pour arrêter ma maladie. L’évolution qui me faisait voir de moins en moins bien. J’ai arrêté cette évolution et je reste au même grade de vision, je vois toujours aussi mal, mais ça n’empire pas. J’essaye de faire faire des lunettes de piscine à ma vue. Mais ce n’est pas simple je ne peux pas avoir des lunettes "grand public", des lunettes de mouche que font les opticiens… Donc je travaille avec Arena (son sponsor équipementier) et des opticiens pour voir ce qu’on peut faire. Peut-être mettre des lentilles. J’ai une mauvaise vue sans mes lunettes."

Pour régler complètement le problème, un dilemme se pose pour le nageur de 21 ans. "L’opération pour améliorer ma vue nécessite un arrêt complet de un mois et demi. Donc me faire opérer avant Paris, on verra… Il faut peser le pour et le contre. Perdre un mois et demi d’entraînement avant les Jeux de Paris, ce n’est peut-être pas une bonne chose, mais se faire disqualifier à Paris ce n’est pas l’objectif quoi…"

JR à Montpellier