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Cinq médailles françaises, 30 records du monde et le retour en force des nageurs russes: le bilan des Mondiaux de natation en petit bassin à Budapest

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Les championnats du monde de natation en petit bassin se sont achevés ce dimanche 15 décembre à Budapest. En l'absence de Léon Marchand, la délégation française rentre avec cinq podiums, dans une compétition marquée par une pluie de records.

1: Mewen Tomac a décroché ce dimanche sa première médaille mondiale en décrochant le bronze sur le 200m dos. En 1'49"93, le double champion d'Europe en petit bassin est devancé par le Hongrois champion olympique de la distance, Hubert Kos (1'45"65 à deux centièmes du record du monde) et le champion d'Europe Italien Lorenzo Mora (1'48"96). "C'était l'objectif de la semaine donc je suis content de terminer sur ça, assurait le quatrième des JO de Paris sur ce 200m dos. J'aurais bien voulu faire un meilleur temps mais je savais que les deux premiers allaient nager vite donc je me suis plutôt focalisé sur le combat pour la troisième place. Je suis content de ma course et de terminer 2024 sur cette bonne note."

L'Amiénois qui s'entraîne depuis la rentrée à l'INSEP doit s'envoler le 27 décembre pour Colorado Spring où il va rejoindre le groupe d'entraînement de l'université de Californie en stage. En raison de soucis administratif il n'avait pas pu effectuer sa rentrée universitaire à Berkeley mais doit normalement définitivement s'installer aux Etats Unis à partir de janvier. 

"J'attends d'apprendre des choses là-bas. J'ai bien vu que cette semaine que je me fais encore un peu défoncer sur les coulées. Je disais souvent que mes coulées c'était mon point fort mais cette semaine ça n'a pas trop marché. J'ai envie d'aller là-bas apprendre comment ils font et revenir le plus fort possible. J'ai hâte d'être là-bas pour vraiment voir comment ils travaillent et voir tout ce que je peux améliorer avec leur fonctionnement et arriver le plus fort possible pour les championnats de France."

Les cinq médailles françaises sans Marchand

5: Sans sa star Léon Marchand et avec une petite délégation de douze nageurs, l'équipe de France a décroché en Hongrie cinq médailles. Les bleus emmenés par leur nouvelle capitaine Béryl Gastaldello qui a décroché à Budapest trois médailles : deux en argent sur 100m nl et 50m papillon et une en bronze sur le 100m 4n, assortis de trois records de France. Maxime Grousset passé à côté de son 100m nl (6ème) a décroché l'argent sur le 100m papillon et Mewen Tomac a enfin décroché sa première médaille mondiale sur le 200m dos. "Ce qui est bien c'est que ceux qui étaient en capacité de faire des médailles les ont fait, anayse Denis Auguin le directeur des équipes de France. Après, on a aussi deux quatrièmes places sur le demi-fond avec Damien Joly et Anastasiia Kirpichnikova. C'est cohérent par rapport à ce qu'on pouvait faire je pense."Une grosse partie de l'équipe de France (sans Marchand) se retrouvera à Ténérife au mois de janvier pour un stage de reprise. Avant de préparer les championnats de France à Montpellier du 14 au 19 juin qui seront qualificatifs pour les championnats du monde en grand bassin à Singapour (27 juillet au 3 aout). Les temps de qualification seront les même que pour les Jeux olympiques. 

La pluie record... de records du monde

30: C'est le nombre de records du monde battus cette semaine dans le bassin de 25m de la Duna Arena à Budapest. Un record! C'est même plus du double que l'ancienne référence des mondiaux de 2014 de Doha où 14 meilleures marques de l'histoire avaient été améliorées. Une pluie de records bien alimentée par la tornade Gretchen Walsh. L'américaine de 21 ans a conclu ses mondiaux par un cinquième titre mondial individuel sur 50m nl (plus deux en relais) assorti d'un neuvième record du monde individuel, 11 si l'on ajoute ceux des relais 4x100m et 4x100m 4n US. La nageuse de l'université de Virginie a battu les records du 50m nl (deux fois), 50m papillon (deux fois), 100m papillon (trois fois), 100m 4n (deux fois). Sa compatriote Regan Smith a battu trois records du monde ce dimanche sur 200m dos, 100m dos au départ du relais et avec le relais américain qui a atomisé l'ancien record. 

Les Américains accumulent 21 des 30 records du monde amémiorés en Hongrie. Et au-delà des nageurs américains, on constate que hormis le Suisse Noé Ponti auteur de trois records du monde sur 50m papillon (deux fois) et 100m papillon et le relais neutre de nageurs à passeport Russe 4x100m 4n, tous les records du monde ont été établis par des nageurs universitaires US. Summer McIntosh la canadienne star des Jeux de Paris avec trois titres et aux trois records du monde s'entraîne en Floride et Jordan Crooks le nageur des iles Cayman, premier hommes sous les 20s sur 50m nl cette semaine et avec deux records cette semaine, fais les beaux jours de l'Université du Tennessee. "J'ai toujours nagé vite ici dans cette Duna Arena, se remémore Maxime Grousset qui a baissé son record de France du 100m 4n. Et je pense surtout que ces gens-là n'ont pas beaucoup nagé en petit bassin. On les connaissait mais en bassin de 25 yards (22m86) où on savait qu'ils étaient très, très fort. Donc ce n'est pas une grosse surprise, mais il faut le faire!"

Le cas de l'Américaine Gretchen Walsh l'illustre particulièrement. Alors qu'elle détient les meilleures performances de l'histoire en bassin de 25 yards dans lesquels se disputent les compétions universitaires, elle n'avait par exemple jamais nagé de 100m papillon en bassin de 25m... Et pour sa première elle a battu à trois reprises le record du monde.  "C'est fantastique, juge Bob Bowman l'entraîneur de Léon Marchand et de Regan Smith qui a battu quatre records du monde à Budapest. Les records inspirent les autres nageurs à battre des records. C'était fun à regarder. On sort d'une saison où les nageurs se sont beaucoup entraîné pour les Jeux olympiques en grand bassin. Et pas mal de monde a fait un break et donc se retrouvent frais en arrivant ici. Je ne suis pas surpris.""on peut penser que les gens ont beaucoup travaillé l'année olympique et finalement ils tirent aussi les fruits de ce travail maintenant, prolonge Denis Auguin. Au delà des records, l'ancien entraîneur d'Alain Bernard n'a pas noté dans les chronos une décompression post-olympique comme c'est habituellement le cas. "Ca n'existe plus on dirait ! Mais c'est tres bien comme ça. En tout cas ceux qui sont là nagent très vite ! Donc à Singapour (pour les mondiaux en grand bassin fin juillet) ça va être encore plus élevé, puisque les absents ici seront de retour." 

Le retour marquant des Russes

8: Comme un symbole, ces Mondiaux qui marquaient le retour en nombre des nageurs russes se sont conclus par une victoire et un record du monde du relais 4x100m nl masculin par les "NAB" pour Athlètes Neutre B, accronyme utilisé sur les listes de départ pour les nageurs avec un passeport Russe. Les nageurs Russes qui n'avaient plus disuté de compétition internationale depuis les mondiaux en petit bassin de 2021 ont décroché huit podiums.

Le monde de la natation a pu assister à l'éclosion de la pépite Russe du dos Miron Lifintsev vainqueur du 50 et du 100m dos et au départ des relais 4x50m 4n mixte et 4x100m 4n russes vainqueurs du titre mondial. En l'absence de Léon Marchand, son rival des années junior Ilya Borodin s'est emparé du titre du 400m 4n. "Ça change totalement la donne en termes de résultats bruts, en termes de médailles et même d'accession en finale, assure Denis Auguin en évoquant les conséquences pour comparer les bilans. On l'avait dit ici aux mondiaux en 2022 (pour la première compéititon sans les Russes), attention, oui on a fait beaucoup de finales, mais il n'y a plus les Russes. Donc il faut comparer des choses qui sont comparables. Les Russes c'est en gros une place et demi en moyenne par finale qui devient plus difficile à conquérir. Donc, ça change vraiment la donne. Et puis dans les relais ça va être pareil. Et là ils n'ont pas tout le monde non plus. Donc il va falloir se les coltiner, mais c'est pas grave, c'est comme ça."

Léon Marchand nageur de l'année

La saison des récompenses de fin d'année débute et elle s'annonce chargée pour Léon Marchand. Le quadruple champion olympique de Paris a été désigné nageur de l'année par la fédération internationale de natation (World Aquatics). Sur le podium de la Duna Arena qui reproduit le Pont de Chaines de Budapest, Summer McIntosh la cannadienne triple championne olypique à Paris et désignée athlète féminine de l'année a du poser seule devant les photographes avec son trophée. Le Français ayant choisi de zapper ces mondiaux en petit bassin, "épuisé" par son année 2024 gargantuesque. Léon Marchand qui n'était pas présent à Budapest mais qui ne change pas le programme de sa fin d'année. Il s'envolera pour la Réunion pour disputer le meeting de l'Océan Indien du 20 au 22 décembre et y passer quelques jours de Vacances. Samedi son entraîneur Bob Bowman assurait devant les journalistes présents à Budapest qu'il serait de retour aux Etats-Unis "le premier jour de janvier", même si tout n'est pas encore totalement finalisé.  

Julien Richard