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La nageuse transgenre Lia Thomas déboutée par le Tribunal arbitral du sport

La nageuse transgenre Lia Thomas dans un bassin de NCAA le 22 janvier 2022

La nageuse transgenre Lia Thomas dans un bassin de NCAA le 22 janvier 2022 - AFP

La nageuse américaine transgenre, Lia Thomas, a été déboutée par le TAS, a annoncé mercredi World Aquatics. Elle l'avait saisi en janvier pour contester son exclusion des compétitions féminines.

La nageuse américaine transgenre Lia Thomas a été déboutée par le Tribunal arbitral du sport, qu'elle avait saisi en janvier pour contester son exclusion des compétitions féminines par la fédération internationale, a annoncé mercredi World Aquatics. L'instance mondiale de la natation "se félicite" de cette décision qui, écrit-elle dans un communiqué, "constitue selon nous une avancée majeure dans nos efforts pour protéger le sport féminin".

Dans sa sentence, rendue lundi et consultée par l'AFP, le TAS ne se prononce pourtant pas sur la validité de la réglementation de World Aquatics, mais estime que Lia Thomas n'avait pas "d'intérêt à agir" pour contester ce texte en justice. La nageuse de 25 ans n'est "actuellement autorisée qu'à concourir dans les compétitions d'USA Swimming ne relevant pas des événements élite": pour cette raison, elle n'est pas directement concernée par les règles de World Aquatics, qui régissent les compétitions internationales, explique le TAS.

Première nageuse transgenre à remporter une course universitaire aux Etats-Unis

Ayant entamé sa transition en 2019, Lia Thomas était devenue en mars 2022 la première nageuse transgenre à remporter un titre universitaire aux Etats-Unis. Ses résultats avaient entraîné une vive polémique, ses détracteurs estimant qu'ayant concouru en tant qu'homme par le passé, elle bénéficiait d'un avantage physiologique injuste.

World Aquatics avait alors décidé de créer une "catégorie ouverte" pour les transgenres s'ajoutant aux épreuves féminines et masculines, tout en limitant ses catégories féminines aux nageuses devenues femmes avant la puberté - un critère également adopté par l'Union cycliste internationale (UCI) et par World Athletics.

"Mme Thomas reconnaît que l'équité est un objectif sportif légitime et qu'il convient de réglementer dans une certaine mesure la pratique de la natation par les femmes transgenres", précisait en janvier le communiqué du TAS. "Néanmoins, Mme Thomas soutient que les dispositions contestées sont invalides et illicites puisqu'elles sont discriminatoires à son égard en violation de la Charte olympique, de la constitution de World Aquatics et de la loi suisse", estimait la nageuse de 25 ans, qui n'a pas encore réagi à la sentence. Son argumentation, qui dépasse la seule question de la natation, n'a donc pas été examinée au fond par le TAS.

Entre équité sportive et refus de la discriminitaion de l'autre

Alors que le CIO laisse depuis 2021 les fédérations internationales réglementer l'accès des athlètes transgenres à leurs compétitions, leur recommandant de mettre en balance équité sportive d'une part et refus de la discrimination de l'autre, World Aquatics s'est dit convaincu que sa "politique d'inclusion des genres représente une approche équitable".

"World Aquatics s'engage à favoriser un environnement qui promeut l'équité, le respect et l'égalité des chances pour les athlètes de tous les sexes, et nous réaffirmons cet engagement", écrit l'instance mercredi.

Emeline Odi avec AFP